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BNPP - VF - Facteurs de risque émetteur - Février 2023 |
INFORMATION REGLEMENTEE
BNP Paribas – 7 février 2023
Facteurs de risque Les informations financières au 31 décembre 2022 sont extraites des comptes non audités du Groupe BNP Paribas en date du 31 décembre 2022, publiés le 7 février 2023. Sauf mention contraire, les informations et éléments financiers contenus dans ces facteurs de risque incluent en particulier l’activité relative à BancWest pour refléter une vision prudentielle. Ils sont donc présentés hors effets de l’application de la norme IFRS 5 relative aux groupes d’actifs et de passifs destinés à la vente. Ce document inclut une réconciliation entre la vision opérationnelle présentée hors application de la norme IFRS 5 et les états financiers consolidés appliquant la norme IFRS 5 dans le chapitre 3. Les principales catégories de risques propres à l’activité du Groupe BNP Paribas sont présentées ci- après. Elles peuvent être notamment appréhendées au travers des actifs pondérés ou d’autres indicateurs, quantitatifs ou qualitatifs, lorsque les actifs pondérés ne sont pas adaptés (comme pour le risque de liquidité et de financement). Actifs Pondérés 31 Décembre 31 Décembre En milliards d’Euros 2022 2021 Risque de crédit 580 554 Risque de contrepartie 42 40 Risque lié aux positions de titrisation du portefeuille bancaire 16 14 Risque opérationnel 62 63 Risque de marché 26 25 Montants inférieurs aux seuils de déduction (pondérés à 250 %) 20 18 TOTAL 745 714 De manière transversale, les risques auxquels le Groupe BNP Paribas est exposé peuvent provenir d’un certain nombre de facteurs liés entre autres à l’évolution de son environnement macroéconomique, règlementaire ou de facteurs liés à la mise en œuvre de sa stratégie et de son activité. Les risques importants propres à l’activité du Groupe BNP Paribas, déterminés sur la base des circonstances connues de la Direction à la date du présent document, sont ainsi présentés ci-après sous 7 principales catégories, conformément à l’article 16 du Règlement (UE) n° 2017/1129 dit « Prospectus 3 » du 14 juin 2017, dont les dispositions relatives aux facteurs de risque sont entrées en vigueur le 21 juillet 2019 : les risques de crédit, de contrepartie et risques liés aux positions de titrisation du portefeuille bancaire ; le risque opérationnel ; le risque de marché ; le risque de liquidité et de financement ; les risques liés aux contextes macroéconomiques et de marchés ; les risques liés à la règlementation ; les risques liés à l’évolution du Groupe BNP Paribas dans son environnement. Les politiques de gestion du risque ont été prises en compte dans l’appréciation de la matérialité des différents risques, il est rappelé notamment que conformément à la règlementation bancaire, les actifs pondérés intègrent les éléments de mitigation du risque éligibles au titre de celle-ci. BNP Paribas – 7 février 2023 1. Risques de crédit, de contrepartie et risques liés à la titrisation du portefeuille bancaire Le risque de crédit du Groupe BNP Paribas est défini comme la probabilité d’une inexécution par un emprunteur ou une contrepartie de ses obligations vis-à-vis de la Banque conformément aux conditions convenues. L’évaluation de cette probabilité de défaut et du taux de recouvrement du prêt ou de la créance en cas de défaut est un élément essentiel de l’évaluation de la qualité du crédit. Conformément aux recommandations de l’Autorité bancaire européenne, ce risque intègre également les risques sur les participations en actions y compris ceux liés aux activités d’assurance. Au 31 décembre 2021, le Groupe BNP Paribas est exposé au risque de crédit à hauteur de 41 % sur les entreprises, 27 % sur les administrations centrales et banques centrales, 25 % sur la clientèle de détail, 4 % sur les établissements de crédit, 2 % sur les autres actifs risqués et 1 % sur les actions. Au 31 décembre 2021, le portefeuille de crédits de la Banque était notamment composé de créances sur des emprunteurs situés en France à hauteur de 32 %, en Belgique et au Luxembourg à hauteur de 16 %, en Italie à hauteur de 9 %, dans les autres pays européens à hauteur de 19 %, en Amérique du Nord à hauteur de 13 %, en Asie à hauteur de 6 % et dans le reste du monde à hauteur de 5 %. Les actifs pondérés spécifiques à ce risque s’élèvent à 580 milliards d’euros au 31 décembre 2022, soit 78 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas contre 554 milliards d’euros et 77% du total des actifs pondérés au 31 décembre 2021. Le risque de contrepartie du Groupe BNP Paribas est la manifestation du risque de crédit à l’occasion d’opérations de marché, d’investissements et/ou de règlements. L’exposition du Groupe BNP Paribas au risque de contrepartie, hors risque sur CVA (« Credit Valuation Adjustment »), au 31 décembre 2021 se répartit à hauteur de 44 % sur les entreprises, 19 % sur les administrations centrales et banques centrales, 13 % sur les établissements de crédit et entreprises d’investissement, et 24 % sur les chambres de compensation. Par produits, l’exposition du Groupe BNP Paribas, hors risque sur CVA (« Credit Valuation Adjustment »), au 31 décembre 2021 se répartit à 51 % sur les dérivés de gré à gré, à 33 % sur les opérations de pensions et de prêts/emprunts titres, 10 % sur les dérivés listés et 6 % sur les contributions au fonds de défaillance des Chambres de compensation (CCP). Le montant de ce risque varie au cours du temps avec l’évolution des paramètres de marché affectant la valeur potentielle future des transactions concernées. Par ailleurs, le risque sur CVA (« Credit Valuation Adjustment ») mesure le risque de pertes lié à la volatilité des CVA résultant des mouvements de spreads de crédit associés aux contreparties auxquelles le Groupe est exposé. Les actifs pondérés spécifiques au risque de contrepartie s’élèvent à 42 milliards d’euros au 31 décembre 2022, soit 6 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas contre 40 milliards d’euros et 6% du total des actifs pondérés au 31 décembre 2021. Le risque lié à la titrisation du portefeuille bancaire : la titrisation est une opération ou un montage par lequel le risque de crédit associé à une exposition ou à un ensemble d’expositions est subdivisé en tranches. Tout engagement pris par le Groupe BNP Paribas dans le cadre d’une structure de titrisation (y compris les dérivés et les lignes de liquidité) est considéré comme une exposition de titrisation. L’essentiel des engagements du Groupe BNP Paribas est en portefeuille bancaire prudentiel. Les expositions titrisées sont essentiellement celles initiées par le Groupe BNP Paribas. Les positions de titrisation conservées ou acquises par le Groupe BNP Paribas se répartissent également en fonction de son rôle : BNP Paribas était au 31 décembre 2021 initiateur de 50 % de ces expositions, sponsor pour 31 % et investisseurs pour 19 %. Les actifs pondérés spécifiques à ce risque s’élèvent à 16 milliards d’euros au 31 décembre 2022 pour le Groupe BNP Paribas, soit 2 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas contre 14 milliards d’euros et 2% du total des actifs pondérés au 31 décembre 2021. BNP Paribas – 7 février 2023 1.1 Toute augmentation substantielle des provisions ou tout engagement insuffisamment provisionné au titre du risque de crédit et de contrepartie pourrait peser sur les résultats et sur la situation financière du Groupe BNP Paribas. Les risques de crédit et de contrepartie affectent les états financiers consolidés du Groupe BNP Paribas lorsqu’un client ou une contrepartie n’est pas en mesure d’honorer ses obligations et lorsque la valeur comptable de ces obligations figurant dans les états financiers du Groupe BNP Paribas est positive. Ces clients ou ces contreparties peuvent être des banques, des établissements financiers, des entreprises industrielles ou commerciales, des États ou des entités étatiques, des fonds d’investissement, ou des personnes physiques. Dès lors que le taux de défaut des clients ou des contreparties augmente, le Groupe BNP Paribas est susceptible d’enregistrer des charges et provisions significatives pour créances irrécouvrables ou douteuses (strate 3) ou sur encours sains (strates 1 et 2), en réponse à la détérioration des conditions économiques ou d’autres facteurs, ce qui affecterait alors sa rentabilité. De ce fait, dans le cadre de ses activités de prêt, le Groupe BNP Paribas constitue régulièrement des provisions, qui sont comptabilisées au compte de résultat à la rubrique coût du risque. En 2022, elles s’élevaient à 2,965 milliards d’euros contre 2,925 milliards en 2021. Cette hausse résultait notamment de l’impact exceptionnel de la « loi sur l’assistance des emprunteurs » en Pologne (voir section 5.3 - Du fait du périmètre géographique de ses activités, le Groupe BNP Paribas est exposé au risque pays et à l’évolution des contextes politiques, macroéconomiques ou financiers d’une région ou d’un pays), qui a conduit à l’enregistrement d’une provision d’un montant de 204 millions d’euros. Les provisions enregistrées sur encours sains (strates 1 et 2) s’élevaient à 463 millions d’euros pour l’exercice clos au 31 décembre 2022 et étaient notamment liées aux effets indirects de l’invasion de l’Ukraine, de la hausse de l’inflation et des taux, partiellement compensées par des reprises de provisions pour 251 millions d’euros au quatrième trimestre 2022, qui avaient été enregistrées du fait de la crise sanitaire et des effets de changement de méthodes afin de s’aligner sur les standards européens. Le niveau global des provisions du Groupe BNP Paribas est établi en fonction de l’historique des pertes, du volume et du type de prêts consentis, des normes sectorielles, des arriérés de prêts, des conditions économiques et d’autres facteurs liés au taux de recouvrement de divers prêts ou à des méthodes statistiques basées sur des scénarios applicables à des catégories d’actifs. Le Groupe BNP Paribas s’efforce de constituer des provisions adaptées. Pour autant, le Groupe BNP Paribas pourrait être amené, à l’avenir, à augmenter de manière significative les provisions pour créances douteuses ou pour créances saines en réponse à une détérioration des conditions économiques ou à d’autres facteurs. Par exemple, les provisions ont augmenté en 2020 principalement par l’effet de la prise en compte anticipée ex-ante des pertes potentielles liées aux effets de la crise sanitaire (provisions de strates 1 et 2 sur encours sains conformément à la norme IFRS 9). L’augmentation significative des provisions pour créances douteuses, la modification substantielle du risque de pertes, tel qu’estimé, inhérent au portefeuille de prêts non douteux ou encore la réalisation de pertes supérieures aux montants spécifiquement provisionnés seraient susceptibles de peser sur les résultats opérationnels du Groupe BNP Paribas et sur sa situation financière. À titre d’information, au 31 décembre 2022, le taux de créances douteuses rapportées aux encours bruts représentait 1,7 % et le taux de couverture de ces engagements douteux (nets des garanties reçues) par les provisions s’élevait à 72,5 % contre des taux respectifs de 2,0 % et de 73,6 % au 31 décembre 2021. BNP Paribas – 7 février 2023 Bien que le Groupe BNP Paribas cherche à réduire son exposition au risque de crédit et de contrepartie en utilisant des méthodes de réduction du risque telles que le recours à des contrats de collatéral, l’obtention de garanties, la conclusion de contrats de dérivés de crédit ou contrats d’assurance emprunteur et d’accords de compensation, il n’est pas certain que ces techniques permettront de compenser les pertes résultant des défauts des contreparties. Le Groupe BNP Paribas est également exposé au risque de défaut de toute partie qui lui fournit la couverture du risque de crédit (comme une contrepartie au titre d’un instrument dérivé ou un contrat d’assurance emprunteur) et au risque de perte de valeur du collatéral. De plus, seule une fraction de l’ensemble du risque de crédit et de contrepartie du Groupe BNP Paribas est couverte par ces techniques. Par conséquent, le Groupe BNP Paribas est exposé de manière très significative à ces risques. 1.2 La solidité financière et le comportement des autres institutions financières et acteurs du marché pourraient avoir un effet défavorable sur le Groupe BNP Paribas. La capacité du Groupe BNP Paribas à effectuer des opérations de financement ou d’investissement ou à conclure des transactions portant sur des produits dérivés pourrait être affectée par la solidité financière des autres institutions financières et acteurs du marché. Les établissements financiers sont étroitement interconnectés, en raison notamment de leurs activités de négoce, de compensation, de contrepartie et de financement. Par conséquent, la défaillance d’un ou plusieurs États, établissements financiers, voire de simples rumeurs ou interrogations concernant un ou plusieurs établissements financiers ou l’industrie financière de manière plus générale, pourrait conduire à une contraction généralisée de la liquidité sur le marché et, à l’avenir, conduire à des pertes ou défaillances supplémentaires. Le Groupe BNP Paribas est exposé, de manière directe et indirecte, à de nombreuses contreparties financières telles que des chambres de compensation, des prestataires de services d’investissement, des banques commerciales ou d’investissement, des fonds communs de placement, des fonds alternatifs, ainsi que d’autres clients institutionnels, avec lesquels elle conclut de manière habituelle des transactions. Le Groupe BNP Paribas pourrait également être exposé aux risques liés à l’implication croissante dans le secteur financier d’acteurs peu ou non règlementés et à l’introduction de nouveaux types d’opérations peu ou non règlementés (par exemple, fonds non régulés, plateformes de négociation ou plateformes de financement participatif). Le risque de crédit et de contrepartie serait exacerbé si les actifs détenus en garantie par le Groupe BNP Paribas ne pouvaient pas être cédés, si leur valeur venait à se détériorer ou si leur prix ne permettait pas de couvrir l’intégralité de l’exposition du Groupe BNP Paribas au titre des prêts ou produits dérivés en défaut ou encore, dans le cas d’une défaillance d’un acteur des marchés financiers significatif tel qu’une contrepartie centrale À titre d’information, au 31 décembre 2021, la valeur exposée au titre du risque de contrepartie s’élève à 29 milliards d’euros pour les « établissements financiers », soit 13 % du total de la valeur exposée au risque de contrepartie pour le Groupe BNP Paribas, et à 54 milliards d’euros pour les chambres de compensation (CCP), soit 24 % du total de la valeur exposée au risque de contrepartie pour le Groupe BNP Paribas. En outre, les fraudes ou malversations commises par les acteurs des marchés financiers peuvent avoir un effet significatif défavorable sur les institutions financières en raison notamment des interconnexions entre les institutions opérant sur les marchés financiers. La fraude commise par Bernard Madoff révélée en 2008, qui a conduit un certain nombre d’institutions financières, dont le Groupe BNP Paribas, à annoncer des pertes ou des expositions significatives, en est un exemple. Le Groupe BNP Paribas demeure l’objet de diverses demandes contentieuses en lien avec l’affaire Madoff ; voir note 7.b « Procédures judiciaires et d’arbitrage » de ses états financiers consolidés pour l’exercice clos le 31 décembre 2022. Les pertes pouvant résulter des risques susmentionnés pourraient peser de manière significative sur les résultats opérationnels du Groupe BNP Paribas. BNP Paribas – 7 février 2023 2. Risque opérationnel Le risque opérationnel du Groupe BNP Paribas est le risque de perte résultant de processus internes défaillants ou inadéquats (notamment ceux impliquant le personnel et les systèmes informatiques) ou d’événements externes, qu’ils soient délibérés, accidentels ou naturels (inondations, incendies, tremblements de terre, attaques terroristes…). Le risque opérationnel du Groupe BNP Paribas recouvre la fraude, les risques en lien avec les ressources humaines, les risques juridiques et de réputation, les risques de non-conformité, les risques fiscaux, les risques liés aux systèmes d’information, la fourniture de services financiers inappropriés (conduct risk), les risques de défaillance des processus opérationnels y compris les processus de crédit, ou l’utilisation d’un modèle (risque de modèle), ainsi que les conséquences pécuniaires éventuelles liées à la gestion du risque de réputation. Sur la période 2013-2021, le principal type d’incidents de risque opérationnel pour le Groupe BNP Paribas appartient à la catégorie « Clients, produits et pratiques commerciales », qui représente plus de la moitié des impacts financiers sous l’effet notamment de l’accord global avec les autorités des États-Unis relatif à la revue de certaines transactions en dollars intervenu en juin 2014. Les défaillances dans les processus comprenant notamment les erreurs dans l’exécution ou le traitement d’opérations et la fraude externe constituent respectivement les deuxième et troisième types d’incidents ayant le plus d’impact financier. Sur la période 2013-2021, les autres types de risque se répartissent entre la fraude externe (14 %), l’interruption de l’activité et dysfonctionnement des systèmes (3 %), les pratiques en matière d’emploi en sécurité au travail (2 %), la fraude interne (1 %) et les dommages occasionnés aux actifs matériels (1 %). Les actifs pondérés spécifiques à ce risque s’élèvent à 62 milliards d’euros au 31 décembre 2022, soit 8 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas, contre 63 milliards d’euros et 9 % du total des actifs pondérés au 31 décembre 2021. 2.1 Les politiques, procédures et méthodes de gestion du risque mises en œuvre par le Groupe BNP Paribas pourraient l’exposer à des risques non identifiés ou imprévus, susceptibles d’occasionner des pertes significatives. Le Groupe BNP Paribas a investi des ressources substantielles pour élaborer des politiques, procédures et méthodes de gestion du risque et entend poursuivre ses efforts en la matière. Pour autant, les techniques et stratégies utilisées ne permettent pas de garantir une diminution effective du risque dans tous les environnements économiques et de marché. Ces techniques et stratégies pourraient également s’avérer inopérantes face à certains risques, en particulier ceux que le Groupe BNP Paribas n’aurait pas préalablement identifiés ou anticipés. Le Groupe BNP Paribas pourrait avoir des difficultés à évaluer la solvabilité de ses clients ou la valeur de ses actifs si, en raison des perturbations sur les marchés telles que celles qui ont prévalu ces dernières années, les modèles et les approches utilisés ne permettaient plus d’anticiper les comportements, les évaluations, les hypothèses et les estimations futures. Certains des indicateurs et outils qualitatifs que le Groupe BNP Paribas utilise pour gérer le risque s’appuient sur des observations du comportement passé du marché. Pour quantifier son exposition au risque, le Groupe BNP Paribas procède ensuite à une analyse, généralement statistique, de ces observations. Les procédures utilisées par le Groupe BNP Paribas pour évaluer les pertes liées à son exposition au risque de crédit ou la valeur de certains actifs sont fondées sur des analyses complexes et subjectives qui reposent notamment sur des prévisions concernant les conditions économiques et l’impact que pourraient avoir ces conditions sur la capacité de remboursement des emprunteurs et la valeur des actifs. En période de perturbation sur les marchés ou, plus largement, de fortes incertitudes, de telles analyses pourraient aboutir à des estimations inexactes et en conséquence mettre en cause la fiabilité de ces procédures d’évaluation. Les outils et indicateurs utilisés pourraient livrer des conclusions erronées quant à la future exposition au risque, en raison notamment de facteurs que le Groupe BNP Paribas n’aurait pas anticipés ou correctement évalués dans ses modèles statistiques, ou de la réalisation d’un événement considéré comme extrêmement improbable par les BNP Paribas – 7 février 2023 outils et les indicateurs. Cela diminuerait la capacité du Groupe BNP Paribas à gérer ses risques. En conséquence, les pertes subies pourraient s’avérer nettement supérieures à la moyenne historique. Par ailleurs, les modèles quantitatifs du Groupe BNP Paribas n’intègrent pas l’ensemble des risques. Certains risques font en effet l’objet d’une analyse plus qualitative qui pourrait s’avérer insuffisante et exposer ainsi le Groupe BNP Paribas à des pertes significatives et imprévues. 2.2 Toute interruption ou défaillance des systèmes informatiques du Groupe BNP Paribas pourrait provoquer des pertes significatives d’informations relatives aux clients, nuire à la réputation du Groupe BNP Paribas et provoquer des pertes financières. Comme la plupart de ses concurrents, le Groupe BNP Paribas dépend étroitement des systèmes de communication et d’information. Cette dépendance s’accroît depuis la généralisation des services bancaires mobiles et de banque en ligne, et du développement du cloud computing, et plus généralement l’utilisation de nouvelles technologies. Toute panne, interruption ou défaillance de la sécurité de ces systèmes pourrait entraîner des erreurs ou des interruptions au niveau des systèmes de gestion de la clientèle, de comptabilité générale, de dépôts, de services et/ou de traitement des prêts ou conduire le Groupe BNP Paribas à engager des coûts significatifs pour la récupération des données perdues et leur vérification. Le Groupe BNP Paribas ne peut garantir que de telles pannes ou interruptions ne se produiront pas ou, si elles se produisent, qu’elles seront résolues de manière adéquate. Par ailleurs, le Groupe BNP Paribas est soumis au cyberrisque, c’est-à-dire le risque causé par un acte malveillant et/ou frauduleux, commis virtuellement, avec pour intention de manipuler des informations (données confidentielles, bancaires/assurantielles, techniques ou stratégiques), processus et utilisateurs, dans le but de causer des pertes matérielles aux sociétés, employés, partenaires et clients du Groupe BNP Paribas et/ou aux fins d’extorsion (rançongiciel). Au cours des dernières années, un nombre croissant de sociétés (y compris des institutions financières) ont fait l’objet d’intrusions ou de tentatives d’intrusion de leurs systèmes de sécurité informatique, parfois dans le cadre d’attaques complexes et hautement ciblées des réseaux informatiques. Les techniques mises en œuvre pour pirater, interrompre, dégrader la qualité des services fournis, dérober des données confidentielles ou saboter des systèmes informatiques se sont perfectionnées et sont en constante évolution, et il est souvent impossible de les identifier avant le lancement d’une attaque. Le Groupe BNP Paribas et ses prestataires de services tiers pourraient donc ne pas être en mesure de se prémunir contre de telles techniques ou de mettre en place rapidement un système de contre-mesures approprié et efficace. Toute panne ou interruption des services informatiques du Groupe BNP Paribas ou de ceux de ses prestataires de services tiers et toute divulgation d’informations confidentielles des clients, contreparties ou salariés du Groupe BNP Paribas (ou toutes autres personnes) qui pourrait en résulter, ou toute intrusion ou attaque contre ses systèmes et réseaux de communication, pourraient causer des pertes significatives et seraient susceptibles d’avoir un effet défavorable sur la réputation, les résultats opérationnels et la situation financière du Groupe BNP Paribas. Les autorités de régulation estiment aujourd’hui que la cybersécurité constitue un risque systémique croissant pour le secteur financier. Elles ont souligné la nécessité pour les institutions financières d’améliorer leur résilience face aux cyberattaques en renforçant les procédures internes de surveillance et de contrôle informatique. Une cyberattaque réussie pourrait donc exposer le Groupe à une amende des autorités de régulation, en particulier en cas de perte de données personnelles des clients. Enfin, le Groupe BNP Paribas est exposé au risque de dysfonctionnement opérationnel ou d’interruption d’un agent compensateur, de marchés étrangers, de chambres de compensation, de banques dépositaires ou de tout autre intermédiaire financier ou prestataire externe de service auxquels le Groupe BNP Paribas a recours pour exécuter ou faciliter des transactions portant sur les titres financiers. En raison de son interconnexion grandissante avec les clients, le Groupe BNP Paribas BNP Paribas – 7 février 2023 pourrait également augmenter son exposition au risque de dysfonctionnement opérationnel des systèmes d’information de ces derniers. Les communications du Groupe BNP Paribas, les systèmes de données et ceux de ses clients, ceux de ses prestataires de services et contreparties, peuvent aussi être sujets à des dysfonctionnements ou interruptions en conséquence de cybercrime ou cyberterrorisme ; le Groupe BNP Paribas ne peut pas garantir que ces dysfonctionnements ou interruptions de ses propres systèmes ou ceux d’autres parties ne surviendront pas ou qu’en cas de survenance, ces dysfonctionnements ou interruptions seront résolus adéquatement. Ces dysfonctionnements opérationnels ou interruptions ont représenté sur la période 2013-2021, en moyenne, 3 % des pertes liées au risque opérationnel. 2.3 Le risque de réputation pourrait peser sur la solidité financière et la confiance des clients et des contreparties dans le Groupe BNP Paribas. Compte tenu du caractère hautement concurrentiel de l’industrie des services financiers, la réputation de solidité financière et d’intégrité du Groupe BNP Paribas est capitale pour attirer et fidéliser ses clients. L’utilisation de divers moyens pour promouvoir et commercialiser ses produits et services pourrait entacher la réputation du Groupe BNP Paribas, si ces derniers étaient considérés comme inadaptés à l’intérêt des clients. De même, à mesure que ses portefeuilles de clientèle et d’activités s’élargissent, le fait que les procédures et les contrôles exhaustifs mis en œuvre pour prévenir les conflits d’intérêts puissent s’avérer inopérants, ou être perçus comme tels, pourrait porter préjudice à la réputation du Groupe BNP Paribas. Pourraient également nuire à sa réputation tout comportement inapproprié d’un employé, toute fraude ou malversation commise par des acteurs du secteur financier auxquels le Groupe BNP Paribas est exposé, tout retraitement, toute diminution ou correction des résultats, ou toute action juridique ou règlementaire à l’issue potentiellement défavorable, telle que la transaction que le Groupe BNP Paribas a conclue avec les autorités américaines en 2014 en raison de la violation des lois et règlements américains relatifs aux sanctions économiques. Tout préjudice porté à la réputation du Groupe BNP Paribas pourrait s’accompagner d’une perte d’activité, susceptible de peser sur ses résultats opérationnels et sa situation financière. 3. Risque de marché Le risque de marché du Groupe BNP Paribas est le risque de perte de valeur provoqué par une évolution défavorable des prix ou des paramètres de marché. Les paramètres influant sur le risque de marché pour BNP Paribas sont, sans que cette liste soit exhaustive, les taux de change, les cours des valeurs mobilières et des matières premières négociables (que le prix soit directement coté ou obtenu par référence à un actif similaire), le prix de dérivés sur un marché organisé ainsi que tous les paramètres qui peuvent être induits de cotations de marché comme les taux d’intérêt, les spreads de crédit, les volatilités ou les corrélations implicites ou d’autres paramètres similaires. Le risque de marché du Groupe BNP Paribas s’exprime principalement dans le cadre des activités de négociation réalisées par les métiers du pôle Corporate & Institutional Banking (CIB), principalement au sein de Global Markets, qui représentait 17 % des revenus du Groupe BNP Paribas en 2022. Les activités de négociation de BNP Paribas sont directement liées aux relations économiques avec les clients des métiers, ou indirectement dans le cadre d’une activité de teneur de marché. Par ailleurs, le risque de marché relatif aux activités bancaires du Groupe BNP Paribas recouvre le risque de taux et de change des activités d’intermédiation bancaire. Le risque de change concerne d’une part l’exposition au risque de change dit opérationnel qui provient des résultats nets dégagés par les activités conduites dans des devises différentes de la devise fonctionnelle de l’entité concernée. Il concerne d’autre part la position de change dite structurelle qui est liée aux investissements dans des devises différentes de la devise fonctionnelle. Concernant le risque de taux, le Groupe BNP Paribas a défini les notions de risque de taux standard et de risque de taux structurel. Le risque de taux standard correspond au cas général d’une opération donnée. Le risque de taux structurel correspond au risque BNP Paribas – 7 février 2023 de taux lié aux fonds propres et aux dépôts à vue non rémunérés. Si les stratégies de couverture du Groupe BNP Paribas s’avèrent inefficaces ou ne fournissent qu’une couverture partielle, le Groupe BNP Paribas pourrait subir des pertes. Le risque des activités de marché de BNP Paribas est notamment mesuré par la « Value at Risk » (VaR) et différents autres indicateurs de marché (VaR stressée, risque additionnel de défaut et de migration, mesure globale relative au portefeuille de corrélation) ainsi que par des tests de résistance, des mesures de sensibilité et des limites. Les actifs pondérés spécifiques à ce risque s’élèvent à 26 milliards d’euros au 31 décembre 2022, soit près de 3 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas, contre 25 milliards d’euros et 3 % du total des actifs pondérés au 31 décembre 2021. 3.1 Les fluctuations de marché et la volatilité exposent le Groupe BNP Paribas au risque de pertes substantielles dans le cadre de ses activités de marché et d’investissement. À des fins de négoce ou d’investissement, le Groupe BNP Paribas prend des positions sur les marchés de dette, de devises, de matières premières et d’actions, ainsi que sur des actions non cotées, des actifs immobiliers et d’autres types d’actifs, notamment via des contrats de produits dérivés. Une volatilité extrême de ces marchés, c’est-à-dire l’amplitude des variations de prix sur une période et un marché donnés, indépendamment du niveau de ce marché, pourrait avoir une incidence défavorable sur ces positions. La volatilité, si elle s’avérait insuffisante ou excessive par rapport aux anticipations du Groupe BNP Paribas, pourrait également engendrer des pertes sur de nombreux autres produits utilisés par le Groupe BNP Paribas, tels que les swaps, les contrats à terme, les options et les produits structurés. Dans la mesure où le Groupe BNP Paribas détient des actifs, ou des positions nettes acheteuses, sur l’un de ces marchés, tout repli de celui-ci pourrait occasionner des pertes liées à la dépréciation de ces positions. À l’inverse, si le Groupe BNP Paribas vendait des actifs à découvert ou détenait des positions nettes vendeuses sur l’un de ces marchés, tout rebond de celui-ci pourrait, malgré les limites de risque et les systèmes de contrôle existants, exposer le Groupe BNP Paribas à des pertes potentiellement très importantes dans la mesure où il devrait couvrir ses positions à découvert dans un marché haussier. De manière occasionnelle, le Groupe BNP Paribas pourrait constituer une position acheteuse sur un actif et une position vendeuse sur un autre actif, pour couvrir des opérations avec la clientèle et/ou dans l’anticipation de tirer avantage de la variation de la valeur relative de ces actifs. Si toutefois ces valeurs relatives évoluaient dans un sens ou d’une manière contraire aux anticipations du Groupe BNP Paribas, ou de telle manière que les positions du Groupe BNP Paribas ne soient pas couvertes, il serait possible que cette stratégie expose le Groupe BNP Paribas à des pertes. Dans la mesure où elles seraient substantielles, ces pertes pourraient obérer les résultats et la situation financière du Groupe BNP Paribas. Par ailleurs, les stratégies de couverture mises en place par le Groupe BNP Paribas peuvent être imparfaites en fonction des conditions de marché. Le Groupe BNP Paribas pourrait subir des pertes si l’un des instruments ou l’une des stratégies de couverture qu’il utilise pour couvrir les différents types de risque auxquels il est exposé s’avérait inopérant. Nombre de ces stratégies s’appuient sur l’observation du comportement passé des marchés et l’analyse des corrélations historiques. À titre d’exemple, si le Groupe BNP Paribas détient une position longue sur un actif, il pourra couvrir le risque en prenant une position courte sur un autre actif dont le comportement permet généralement de neutraliser toute évolution de la position longue. Il se peut cependant que cette couverture soit partielle, que ces stratégies ne couvrent pas tous les risques futurs ou qu’elles ne permettent pas une diminution effective du risque dans toutes les configurations de marché. Toute évolution inattendue du marché pourrait également diminuer l’efficacité de ces stratégies de couverture. En outre, la manière dont les gains et les pertes résultant de couvertures ineffectives sont comptabilisés pourrait accroître la volatilité des résultats publiés par le Groupe BNP Paribas. BNP Paribas – 7 février 2023 Le Groupe BNP Paribas utilise un modèle « Value at Risk » (VaR) pour quantifier son exposition aux pertes potentielles résultant des risques de marché. Il réalise également des stress tests afin de quantifier son exposition potentielle dans des scénarios extrêmes (voir partie Tests de résistance – risque de marché de la section 5.7 Risque de marché) Toutefois, ces techniques reposent sur des méthodologies statistiques basées sur des observations historiques qui peuvent s’avérer être des prédictions peu fiables pour le futur. Par conséquent, l’exposition du Groupe BNP Paribas aux risques de marché dans des scénarios extrêmes pourrait être plus importante que les expositions anticipées par ces quantifications techniques. Plus généralement, la volatilité des marchés financiers résultant de perturbations ou dégradations des conditions macroéconomiques pourrait avoir des conséquences adverses sur les positions de marché et d’investissement du Groupe BNP Paribas sur les marchés de la dette, des changes, des matières premières et des actions, et ses positions sur d’autres investissements. À titre indicatif, les revenus de Global Markets représentaient 17 % des revenus du Groupe BNP Paribas en 2022. Des perturbations sévères et une forte volatilité ont souvent caractérisé les marchés au cours des dernières années (y compris en 2022) et pourraient persister ou survenir à nouveau, exposant alors le Groupe BNP Paribas à des pertes significatives. De telles pertes pourraient s’étendre à une grande diversité de transactions et instruments de marché et de couvertures, y compris les swaps, forward, futures, options et produits structurés. La volatilité des marchés financiers rend difficile toute anticipation des tendances et la mise en œuvre effective des stratégies de marché. Elle pèse également sur le marché primaire d’actions et d’obligations, comme en 2022, affectant l’activité de Corporate & Institutional Banking. 3.2 Les revenus tirés des activités du Groupe BNP Paribas générant des commissions sont potentiellement vulnérables à une baisse des marchés et à une baisse d’activité. Les commissions du Groupe BNP Paribas représentaient 21 % des revenus totaux en 2022. Les conditions économiques et financières affectent le nombre et la taille d’opérations de marché de capitaux dans lesquelles le Groupe BNP Paribas intervient comme garant ou conseil financier ou au titre d’autres services de financement et d’investissement. Ces revenus, reposant notamment sur les frais de transaction rémunérant ces services, sont directement liés au nombre et à la taille des opérations dans le cadre desquelles le Groupe BNP Paribas intervient, et peuvent ainsi être affectés de manière significative par les tendances économiques ou financières défavorables à ses clients et aux activités de financement et d’investissement. Par ailleurs, les commissions de gestion que le Groupe BNP Paribas facture à ses clients étant généralement calculées sur la valeur ou la performance des portefeuilles, toute baisse des marchés qui aurait pour conséquence de diminuer la valeur de ces portefeuilles ou d’augmenter le montant des rachats réduirait les revenus afférents aux activités de gestion d’actifs, de dérivés d’actions et de Banque Privée. Indépendamment de l’évolution du marché, le développement de la gestion indicielle ou la sous-performance des organismes de placement collectif du Groupe BNP Paribas constituent des facteurs susceptibles de provoquer une contraction des revenus afférents à l’activité de gestion d’actifs ainsi que l’accélération des rachats et la diminution de la souscription de parts de ces organismes. Une réduction du niveau du chiffre d’affaires provenant des activités basées sur les commissions et les honoraires susmentionnés peut avoir un impact négatif important sur les résultats financiers du Groupe BNP Paribas. 3.3 Des ajustements apportés à la valeur comptable des portefeuilles de titres et d’instruments dérivés du Groupe BNP Paribas ainsi que de la dette du Groupe BNP Paribas pourraient avoir un effet défavorable sur son résultat net et sur ses capitaux propres. La valeur comptable des portefeuilles de titres et d’instruments dérivés du Groupe BNP Paribas et de certains autres actifs, ainsi que de la dette du Groupe BNP Paribas dans son bilan, est ajustée à chaque date d’établissement des états financiers. Au 31 décembre 2022, à l’actif du bilan du Groupe BNP Paribas – 7 février 2023 BNP Paribas, les instruments financiers en valeur de marché par résultat, les instruments financiers dérivés de couverture et les actifs financiers en valeur de marché par capitaux propres s’élevaient respectivement à 685 milliards d’euros, 25 milliards d’euros et 38 milliards d’euros. Au passif, les instruments financiers en valeur de marché par résultat et les instruments financiers dérivés de couverture s’élevaient respectivement à 703 milliards d’euros et 40 milliards d’euros au 31 décembre 2022. La plupart des ajustements sont effectués sur la base des évolutions de la juste valeur des actifs ou de la dette du Groupe BNP Paribas au cours d’un exercice comptable, et les variations sont comptabilisées soit dans le compte de résultat soit directement dans les capitaux propres. Les variations comptabilisées dans le compte de résultat, dans la mesure où elles ne sont pas compensées par des variations inverses de la valeur d’autres actifs, affectent les résultats consolidés du Groupe BNP Paribas et en conséquence son résultat net. Un ajustement à la baisse de la juste valeur des portefeuilles de titres et de produits dérivés du Groupe BNP Paribas peut entraîner une réduction des capitaux propres et, dans la mesure où un tel ajustement ne serait pas compensé par des contrepassations affectant la valeur des passifs du Groupe BNP Paribas, les ratios d’adéquation des fonds propres du Groupe BNP Paribas pourraient également être abaissés. Le fait que les ajustements à la juste valeur soient comptabilisés pour un exercice comptable donné ne signifie pas que des ajustements complémentaires ne seront pas nécessaires pour les périodes suivantes. 4. Risque de liquidité et de financement Le risque de liquidité est le risque que le Groupe BNP Paribas ne puisse pas honorer ses engagements ou dénouer ou compenser une position en raison de la situation du marché ou de facteurs qui lui sont spécifiques, dans un délai déterminé et à un coût raisonnable. Il traduit le risque de ne pas pouvoir faire face à des flux nets sortants de trésorerie, y compris liés à des besoins en collatéral, sur l’ensemble des horizons du court terme au long terme. Le risque spécifique du Groupe BNP Paribas peut être notamment appréhendé au travers du Ratio de Liquidité à Court terme (LCR) analysant la couverture des sorties nettes de trésorerie à trente jours en scénario de stress. Le LCR du Groupe BNP Paribas s’élève à 129 % à la fin de l’année 2022. La réserve de liquidité s’établit par ailleurs en fin d’année 2022 à 461 milliards d’euros. 4.1 L’accès du Groupe BNP Paribas au financement et les coûts de ce financement pourraient être affectés de manière défavorable en cas de résurgence des crises financières, de détérioration des conditions économiques, de dégradation de notation, d’accroissement des spreads de crédit des États ou d’autres facteurs. La crise financière, la crise de la dette souveraine de la zone euro ainsi que l’environnement macroéconomique global ont conduit, il y a une dizaine d’années, de façon ponctuelle à une restriction de l’accès au financement des banques européennes et à une dégradation des conditions de ce financement, en raison de plusieurs facteurs, notamment : l’augmentation importante du risque de crédit perçu des banques, liée en particulier à l’exposition à la dette souveraine, la dégradation de la notation affectant certains États et établissements financiers et la spéculation sur les marchés de la dette. De nombreuses banques européennes, y compris le Groupe BNP Paribas, ont dû ponctuellement faire face pendant ces périodes à un accès plus difficile aux marchés obligataires pour les investisseurs institutionnels et au marché interbancaire, ainsi qu’à une augmentation générale de leur coût de financement. Plus récemment, dans le cadre de la crise sanitaire, la Banque centrale européenne (« BCE ») a par ailleurs mis en place des facilités de refinancement destinées à favoriser le financement de l’économie par les banques (TLTRO), auxquelles le Groupe a fait appel. Les conditions défavorables sur le marché de la dette pourraient réapparaître à la suite d’une récession, d’une stagnation durable de la croissance, d’une déflation, d’une « stagflation » (croissance atone accompagnée d’une inflation), d’une nouvelle crise de dette souveraine, de nouvelles formes de crises financières ou pour des raisons liées au secteur financier, à l’économie en général (dont les conséquences économiques de la crise BNP Paribas – 7 février 2023 sanitaire récente, de l’invasion de l’Ukraine et ses impacts sur l’économie mondiale (dont par exemple l’aggravation de l’inflation) ou la remontée rapide des taux d’intérêt de marché en 2022) ou au Groupe BNP Paribas en particulier. Dans ce cas, l’effet sur la liquidité du secteur financier européen en général ou du Groupe BNP Paribas en particulier pourrait être très significativement défavorable et avoir un impact négatif sur les résultats opérationnels du Groupe BNP Paribas ainsi que sur sa situation financière. 4.2 Une dégradation prolongée des marchés peut réduire la liquidité du Groupe BNP Paribas et rendre plus difficile la cession d’actifs. Une telle situation peut engendrer des pertes significatives. En outre, le Groupe BNP Paribas doit assurer une Gestion Actif-Passif adéquate afin d’éviter toute exposition à des pertes. Dans certains des métiers du Groupe BNP Paribas, en particulier Global Markets (qui représentait 17 % des revenus du Groupe BNP Paribas en 2022) et la Gestion Actif-Passif, des fluctuations prolongées des marchés, en particulier une dégradation prolongée du prix des actifs, peuvent peser sur le niveau d’activité ou réduire la liquidité sur le marché concerné. Cette situation peut exposer le Groupe BNP Paribas à des pertes significatives si celui-ci n’est pas en mesure de solder rapidement ses positions éventuellement perdantes. Cela est particulièrement vrai des actifs qui sont intrinsèquement peu liquides. Certains actifs qui ne sont pas négociés sur une Bourse de valeurs ou sur un marché règlementé, tels que certains produits dérivés négociés entre institutions financières, sont généralement valorisés à l’aide de modèles plutôt que sur la base de cours de marché. Compte tenu de la difficulté de suivre l’évolution du prix de ces actifs, le Groupe BNP Paribas pourrait subir des pertes significatives qu’il n’avait pas prévues (voir paragraphe Simulations de stress et réserve de liquidité de la section 5.8 Risque de liquidité). Le Groupe BNP Paribas est exposé au risque que la maturité, le taux d’intérêt ou la devise de ses actifs ne correspondent pas correctement à ceux de ses passifs. Pour un certain nombre des actifs du Groupe BNP Paribas, les dates de paiement sont incertaines et si le Groupe BNP Paribas reçoit des revenus moins importants que ceux attendus à un moment donné, des financements additionnels provenant du marché pourraient être requis afin qu’il puisse exécuter ses obligations. Alors que le Groupe BNP Paribas se fixe, dans le cadre de ses procédures de gestion des risques, des limites strictes concernant les écarts entre actifs et passifs, il ne peut être garanti que ces limites seront efficaces pour éliminer toutes les pertes potentielles résultant de l’inadéquation entre ces actifs et passifs. 4.3 Les notations des sociétés du Groupe BNP Paribas pourraient être dégradées et la rentabilité du Groupe pourrait en être sérieusement impactée. Les notations de crédit ont un impact significatif sur la liquidité du Groupe BNP Paribas. Le 25 avril 2022, Standard & Poor’s a confirmé la note long terme des dépôts et de la dette senior préférée de BNP Paribas SA de A+ et la note court terme à A-1, avec une perspective stable. Le 13 septembre 2022, Fitch a maintenu la note long terme des dépôts et de la dette senior préférée de BNP Paribas SA de AA- et la note court terme des dépôts et de la dette senior préférée de BNP Paribas SA de F1+ et a révisé la perspective à stable. Le 5 juillet 2022, Moody’s a confirmé la note long terme des dépôts et de la dette senior préférée à Aa3 et la note court terme à P-1, avec une perspective stable. Le 28 juin 2022, DBRS a confirmé la note de la dette senior préférée à AA(low) et la note court terme à R-1(middle), avec une perspective stable. Une dégradation de la notation de crédit des sociétés du Groupe BNP Paribas pourrait nuire à la liquidité et compétitivité du Groupe. Cela pourrait également augmenter les coûts de financement du Groupe BNP Paribas, limiter son accès aux marchés de capitaux ou encore déclencher des obligations supplémentaires au titre de ses programmes d’émissions de covered bonds ou de contrats financiers de marché, de dérivés ou de couverture. BNP Paribas – 7 février 2023 Par ailleurs, le coût de financement à long terme non garanti du Groupe BNP Paribas auprès d’investisseurs de marché est également directement lié à ses spreads de crédit, qui à leur tour dépendent dans une certaine mesure de ses notations de crédit. Un accroissement des spreads de crédit peut significativement augmenter le coût de financement du Groupe BNP Paribas. Les spreads de crédit changent en permanence en fonction du marché et connaissent des évolutions imprévisibles et hautement volatiles. Les spreads de crédit sont aussi influencés par la perception que le marché a de la solvabilité du Groupe BNP Paribas. Enfin, les spreads de crédit peuvent être affectés par les fluctuations des coûts d’acquisition des swaps de crédit indexés sur les titres de créance du Groupe, qui sont influencés à la fois par la notation de ces titres mais aussi par un certain nombre de facteurs de marché échappant à tout contrôle du Groupe BNP Paribas. 5. Risques liés aux contextes macroéconomiques et de marchés 5.1 Le contexte économique et financier défavorable a eu par le passé, et pourrait avoir à l’avenir, un impact sur le Groupe BNP Paribas et les marchés dans lesquels il opère. Dans l’exercice de ses activités, le Groupe BNP Paribas est exposé à l’évolution des marchés financiers et plus généralement, à l’évolution de la conjoncture économique en France (32 % des revenus du Groupe au 31 décembre 2021), dans les autres pays d’Europe (45 % des revenus du Groupe au 31 décembre 2021) et dans le reste du monde (23 % des revenus du Groupe au 31 décembre 2021, dont 5 % liés aux activités de Bank of the West aux États-Unis dont la vente a été réalisée le 1er février 2023). Une détérioration des conditions de marché dans les pays où le Groupe BNP Paribas intervient et de l’environnement économique pourrait à l’avenir avoir une ou plusieurs des conséquences suivantes : • un contexte économique défavorable se répercutant sur les activités et opérations des clients du Groupe BNP Paribas, en réduisant la demande de crédits et le volume des opérations, en renforçant ainsi le taux de défaut sur les emprunts et autres créances clients notamment en raison de la détérioration de la capacité financière des entreprises et des ménages ; • une baisse (ou une augmentation de la volatilité) du cours des titres obligataires, actions et matières premières impactant les activités du Groupe BNP Paribas, notamment ses activités de marché, de banque d’investissement ainsi que de gestion d’actifs ; • les politiques macroéconomiques adoptées en réponse à la conjoncture économique, existante ou anticipée, pouvant avoir des effets imprévus et potentiellement avoir des conséquences sur les paramètres de marché, tels que les taux d’intérêt et les taux de change qui, à leur tour, peuvent impacter les activités du Groupe BNP Paribas les plus exposées aux risques de marché ; • la perception favorable de la conjoncture économique, globale ou sectorielle, pouvant aboutir à la formation de bulles spéculatives sur certains actifs, et les corrections subséquentes issues d’une dégradation d’une telle conjoncture ; • des perturbations économiques significatives (à l’image de la crise financière de 2008, de la crise de la dette souveraine européenne de 2011, de la récession induite par la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021 ou de la forte inflation et de la hausse des taux d’intérêt ainsi que des chocs géopolitiques (par exemple l’invasion de l’Ukraine) en 2022) pouvant avoir un impact important sur toutes les activités du Groupe BNP Paribas, aggravé si la perturbation est caractérisée par une absence de liquidité des marchés qui rendrait difficile, voire impossible, la vente de certains produits à leur valeur de marché. Ces perturbations pourraient également entraîner notamment une baisse des commissions de flux ou une baisse des crédits à la consommation ; et • divers événements politiques et géopolitiques défavorables tels que des catastrophes naturelles, des tensions géopolitiques, des risques sanitaires tels que la pandémie de Covid-19 et ses suites, la crainte ou la réitération de nouvelles épidémies ou pandémies, des actes terroristes, BNP Paribas – 7 février 2023 troubles sociaux, cyberattaques, conflits armés ou menaces de conflits et risques y afférents (en particulier, l’invasion de l’Ukraine les sanctions économiques corrélatives et l’impact en découlant sur les marchés de l’énergie touchant en particulier l’Europe), sont de nature à affecter de manière ponctuelle ou durable les conditions économiques dans lesquelles évolue le Groupe BNP Paribas. Plusieurs facteurs affectent, et plusieurs risques pèsent particulièrement sur, l’économie et les marchés financiers en 2023. Ils constituent la suite d’évènements intervenus ou de tendances enclenchées en 2022. Tout d’abord une inflation forte due à plusieurs facteurs dont des goulots d’étranglement dans les différentes chaines d’approvisionnement au sortir de la pandémie de Covid-19, des liquidités abondantes suites aux mesures de politique monétaires et d’aides publiques pendant la pandémie et les conséquences de l’invasion de l’Ukraine notamment sur le marché de l’énergie. L’inflation a eu et pourrait continuer à avoir comme effet une augmentation des coûts (matières premières et salaires) pour les entreprises (clients du Groupe ainsi que pour le Groupe lui-même) et du coût de la vie pour les particuliers, et comme risque la diminution des marges des entreprises et de la qualité de crédits aux entreprises et à la consommation. Ensuite, un resserrement monétaire significatif et rapide pesant sur les marchés financiers ainsi que sur l’économie plus généralement, avec un renchérissement du coût de financement des entreprises et des particuliers, avec le risque notamment d’un fort ralentissement de la croissance, voire d’une récession globale ou régionale. En effet, le Fonds Monétaire International (« FMI ») a annoncé en janvier 2023 s’attendre à ce que la croissance au niveau mondial et au niveau de la zone euro s’élève à 3,4 % et 3,5 % en 2022 et à 2,9 % et 0,7 % en 2023. Le FMI a également annoncé s’attendre à ce que l’inflation au niveau mondial s’élève à 8,8 % en 2022, 6,6 % en 2023 et 4,3 % en 2024. Parmi les facteurs pouvant influer fortement sur la trajectoire macroéconomique et notamment l’existence, la gravité et la durée d’une récession en 2023 figurent l’évolution de la guerre en Ukraine et de la pandémie de Covid-19. L’invasion de l’Ukraine et la réaction de la communauté internationale (notamment avec l’imposition de sanctions économiques) ont été, continuent et pourraient continuer d’être source d’instabilité des marchés mondiaux, pesant sur les indices boursiers, augmentant les prix des matières premières (tels que l’électricité, le pétrole, le gaz et les produits agricoles comme le blé) ou provoquant la crainte de leur pénurie, aggravant ainsi les perturbations des chaînes d’approvisionnement et augmentant les coûts de production et de transport ainsi que, plus généralement, l’inflation. L’impact sur le marché mondial de l’énergie et notamment en Europe continuera à se faire ressentir en 2023 (voire au-delà) avec des risques d’aggravations (pénuries, augmentations de prix, effets en cascade dans l’économie, y compris des tensions de liquidité et de marges pour les entreprises, allant jusqu’à des arrêts de production). Après avoir provoqué une récession mondiale en 2020 et fortement perturbé l’économie mondiale en 2021, la pandémie de Covid- 19 a été moindre en 2022 ; son impact en 2023 dépendra de différents facteurs dont la résurgence de foyers régionaux, l’apparition possible de nouvelles souches, et surtout la politique des pouvoirs publics. Enfin, des risques de crises de différents types existent dont celui des dettes souveraines (niveau élevé d’endettement public post-pandémie, augmentation rapide de coût de (re)financement, effet de taux de change aggravant, notamment pour les emprunteurs exposés au dollar américain, et risques politiques – par exemple, de blocage au congrès américain) ; d’éclatement de différentes bulles financières favorisées par l’environnement précédent de liquidités abondantes et de taux d’intérêt très bas ; et d’évènements géopolitiques de différents types et provenant de différentes sources, dans un contexte de tensions politiques et sociales accrues dans différentes régions du monde. Il est difficile d’anticiper des dégradations de conjoncture économique ou d’autres perturbations de marché et de déterminer les marchés qui seront significativement touchés. Si l’économie, ou les conditions de marché en France ou ailleurs en Europe, ou bien les marchés financiers dans leur globalité, continuaient de se détériorer ou devenaient de plus en plus volatils, cela pourrait avoir un BNP Paribas – 7 février 2023 impact significatif et défavorable sur les opérations, les activités, les résultats et la situation financière du Groupe BNP Paribas. 5.2 Toute variation significative des taux d’intérêt est susceptible de peser sur les revenus ou sur la rentabilité du Groupe BNP Paribas. La sortie d’un environnement prolongé de taux d’intérêt bas, tout comme un retour éventuel à un tel environnement, comportent des risques. La marge d’intérêts perçue par le Groupe BNP Paribas sur une période donnée influe de manière significative sur ses revenus et sa rentabilité pour cette période. Les taux d’intérêt sont affectés par de nombreux facteurs sur lesquels le Groupe BNP Paribas n’a aucune emprise, tels que le niveau de l’inflation et les politiques monétaires des États et certaines décisions concernant des taux de l’épargne réglementée. L’évolution des taux d’intérêt du marché pourrait affecter différemment les taux d’intérêt appliqués aux actifs porteurs d’intérêt et les taux d’intérêt payés sur la dette et sur d’autres ressources comme les dépôts. Une augmentation des taux d’intérêt sur les financements à court terme du Groupe BNP Paribas et le non-adossement des échéances sont susceptibles de peser sur sa rentabilité. A l’inverse, toute évolution défavorable de la courbe des taux pourrait diminuer la marge d’intérêts des activités de prêt. Après une longue période de taux d’intérêt bas (en France, en Europe et au niveau mondial, plus généralement) culminant pendant les premières phases de la pandémie de Covid-19 du fait notamment de politiques monétaires très accommodantes des banques centrales, ces dernières, face à l’apparition d’une inflation forte et plus durable qu’escompté initialement, ont opéré depuis début 2022 un resserrement, ce qui a entrainé une hausse rapide et importante des taux d’intérêt de marché. Par exemple, la Réserve fédérale (US) a relevé son taux directeur de 4,25 % en 2022 et de 0,25 % en janvier 2023. La BCE a relevé son taux directeur de 2,5 % en 2022 et de 0,5 % en janvier 2023. Lors de l’annonce de ces dernières augmentations, chacune a indiqué que d’autres étaient à venir. De plus, la BCE a approuvé la création du nouvel « instrument de protection de la transmission » et a annoncé la modification des conditions de ses opérations de refinancement ciblé à long terme (TLTRO 3) à compter de novembre 2022 jusqu’à la fin de chaque opération ainsi que la réduction du portefeuille du programme d’achats d’actifs (asset purchase programme, APP) à partir de début mars 2023. Le Groupe procédant à des opérations de couverture globale de sa position de taux, tout changement des termes et conditions affectant ces instruments peut induire des ajustements de cette couverture. Ces ajustements pourraient avoir un impact défavorable sur les résultats du Groupe BNP Paribas. Un resserrement de la politique monétaire, notamment après une période prolongée de taux d’intérêt bas, engendre des risques. Tout resserrement plus prononcé ou plus rapide que prévu des politiques monétaires pourrait avoir un impact négatif sur l’économie et engendrer une récession. En effet, diverses institutions, telles que la Banque mondiale ou le FMI ont déclaré au deuxième semestre 2022 qu'elles entrevoyaient la possibilité d'une récession mondiale en 2023 et d'une série de crises financières dans les économies de marché émergentes et en développement en raison de la hausse générale et simultanée des taux d'intérêt, ainsi que, pour les premiers, des mouvements de devises (et notamment une appréciation substantielle du dollar américain). Le scénario central de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans son rapport de novembre 2022, porte sur un net ralentissement de la croissance mondiale en 2023. Dans la zone euro, caractérisée jusqu’alors par une politique monétaire unifiée en dépit de risques différents entre les Etats, l’élargissement des écarts de taux (spread) constaté parmi les obligations souveraines pourrait impacter le financement des Etats subissant les hausses les plus importantes de taux et, à terme, provoquer des conséquences macroéconomiques (voire politiques) plus graves. Le FMI a annoncé en janvier 2023 s’attendre à ce que la croissance au niveau de la zone euro s’élève à 3,5 % en 2022 et à 0,7 % en 2023. Par ailleurs, la généralisation de l’augmentation des taux directeurs pourrait inciter les détenteurs de créances ou d’actifs faiblement rémunérés à un arbitrage au profit de ceux mieux rémunérés et BNP Paribas – 7 février 2023 accentuer la diminution de la valeur de tout portefeuille de créances ou actifs à taux fixe comportant des taux moins élevés. Si les stratégies de couverture du Groupe BNP Paribas s’avèrent inefficaces ou ne fournissent qu’une couverture partielle contre cette diminution de valeur, le Groupe BNP Paribas pourrait subir des pertes. Les décisions politiques visant à augmenter la rémunération de l’épargne réglementée (d’ores et déjà entamée en France) devraient accentuer le niveau de collecte positive de tels placements et, a contrario, impliquer un arbitrage en défaveur des supports non réglementés, rémunérés à des taux plus faibles ou non rémunérés. Un tel scénario, cumulé au fait que l’épargne réglementée continuerait d’être rémunérée à un niveau supérieur de celui perçu par le Groupe BNP Paribas au titre de ces mêmes dépôts, pourrait engendrer un surcoût lié au montant des encours déposés et conduire à une baisse des ressources du Groupe BNP Paribas. Concernant les financements octroyés par le Groupe BNP Paribas, ceci pourrait en particulier mettre à l’épreuve la résistance du portefeuille de prêts et d’obligations du Groupe BNP Paribas et, le cas échéant, conduire à une augmentation des créances douteuses et des cas de défauts. Plus généralement, une séquence de remontée des taux très rapide résultant notamment de la fin des politiques monétaires accommodantes des banques centrales en réaction à une reprise économique ou à des taux d’inflation élevés, pourrait affecter négativement les revenus et la rentabilité du Groupe en pesant, au moins provisoirement, sur ses marges. BNP Paribas pourrait avoir des difficultés (notamment du fait du taux d’usure en France) à répercuter immédiatement la hausse de ces taux d’intérêt dans les nouveaux prêts immobiliers et autres crédits à la consommation et aux entreprises à taux fixe, alors que le coût des dépôts clientèle et le coût de couverture seraient amenés à augmenter plus rapidement. De plus, l’augmentation des taux du marché induit le renchérissement des coûts de financement du Groupe BNP Paribas et entraîne l’augmentation des taux des nouveaux crédits par les effets conjugués d’une possible baisse des nouveaux prêts et d’une concurrence renforcée. De manière plus générale, l’évolution des politiques monétaires, telle qu’actuellement mise en œuvre par les banques centrales, a contribué à induire et pourrait continuer à induire des corrections de certains marchés ou catégories d’actifs (par exemple, les sociétés et emprunteurs souverains ne bénéficiant pas d’une notation Investment Grade, les marchés actions et immobiliers et le marché du financement à effet de levier), et impacter les acteurs qui ont particulièrement bénéficié d’un environnement prolongé de taux d’intérêt bas et d’une liquidité abondante. Ces corrections ont pu, et pourraient continuer à se propager à l’ensemble des marchés financiers, du fait notamment d’une hausse importante de la volatilité. Un retour à moyen terme à un environnement de taux d’intérêt bas dans le marché ou une baisse des taux d’intérêt, notamment à la suite d’une récession, ne peut pas être exclu. Une telle évolution serait de nature à peser significativement sur la rentabilité des banques, comme cela avait été le cas pendant la longue période récente de taux d’intérêt bas. L’impact relatif sur les banques dépend notamment de la proportion des revenus en provenance de la marge d’intérêts ; cette proportion était de 46 % pour BNP Paribas en 2022 (voir le Compte de résultat consolidé de l’exercice 2022 – Tableau de passage IFRS 5 dans le chapitre 3). Le Groupe génère une part importante de ses résultats à partir de sa marge nette d’intérêt et reste par conséquent exposé aux fluctuations des taux d’intérêt ainsi qu’aux changements de la courbe des taux. Durant les périodes de taux d’intérêt bas, les écarts de taux d’intérêt tendent à se resserrer ; le Groupe BNP Paribas peut alors ne pas être en mesure d’abaisser suffisamment les taux d’intérêt sur ses dépôts de manière à compenser la baisse de revenus provenant des prêts consentis à des taux plus faibles. La marge d’intérêts s’élevait respectivement à 21 209 millions d’euros en 2021 et à 23 168 millions d’euros en 2022. À titre indicatif, sur les horizons d’un, deux et trois ans, la sensibilité des revenus au 31 décembre 2021 à une augmentation parallèle, instantanée et définitive des taux de marché sur l’ensemble des devises de + 50 points de base (+ 0,5 %) a un impact de respectivement + 127 millions d’euros, + 537 millions d’euros et + 694 millions BNP Paribas – 7 février 2023 d’euros ou + 0,3 %, + 1,2 % et + 1,5 % du produit net bancaire du Groupe. Un environnement de taux négatifs impliquant une facturation des liquidités déposées par les banques auprès des banques centrales, alors que les dépôts bancaires ne sont usuellement pas facturés par les banques à leurs clients, constitue un facteur tendant à réduire significativement la marge des établissements bancaires. De plus, le Groupe BNP Paribas a fait et pourrait encore faire face à une hausse des remboursements anticipés et des refinancements de prêts immobiliers et autres prêts à taux fixe consentis aux particuliers et aux entreprises, les clients cherchant à tirer parti de coûts d’emprunt relativement faibles. Ceci, cumulé à l’octroi de nouveaux prêts à des faibles taux d’intérêt, a entraîné et pourrait entraîner à nouveau une baisse du taux d’intérêt moyen du portefeuille de prêts du Groupe BNP Paribas causant ainsi une baisse du revenu net d’intérêts qu’elle retire de ses activités de prêt. En outre, un environnement persistant de taux d’intérêt bas peut également avoir pour effet d’aplatir la courbe des taux sur le marché en général, ce qui pourrait réduire la prime générée par le Groupe BNP Paribas se rapportant à ses activités de financement. Un tel aplatissement de la courbe des taux pourrait également inciter les institutions financières à s’engager dans des activités plus risquées en vue d’atteindre les niveaux de rendement escomptés, ce qui serait de nature à augmenter la volatilité globale du marché. Des taux bas peuvent affecter la rentabilité, voire la solvabilité, des activités d’assurance des banques françaises dont le Groupe BNP Paribas, notamment en raison de l’importance dans le marché des fonds en euros des contrats d’assurances, et pourraient ne pas être en mesure de générer des retours sur investissement suffisants pour être attractif par rapport à d’autres investissements. Des taux bas pourraient en outre affecter les commissions facturées par les filiales du Groupe BNP Paribas spécialisées dans la gestion d’actifs sur les marchés monétaires ou d’autres produits à taux fixe. Une réduction des spreads de crédit et une diminution des revenus générés par les activités de banque de détail, résultant d’une baisse des taux du portefeuille de créances du Groupe BNP Paribas, pourraient enfin affecter la profitabilité de ses opérations de banque de détail. 5.3 Du fait du périmètre géographique de ses activités, le Groupe BNP Paribas est exposé au risque pays et à l’évolution des contextes politiques, macroéconomiques ou financiers d’une région ou d’un pays. Le Groupe BNP Paribas est exposé au risque pays, c’est-à-dire au risque que les conditions économiques, financières, politiques, réglementaires ou sociales d’un pays étranger, notamment un pays dans lequel il exerce une activité, affectent les opérations, les résultats, la situation financière ou les activités du Groupe BNP Paribas. Le Groupe BNP Paribas surveille le risque pays et le prend en compte dans l’évaluation à la juste valeur et le coût du risque enregistrés dans ses états financiers. Cependant, un changement significatif dans l’environnement politique ou macroéconomique pourrait entraîner l’enregistrement de charges additionnelles ou aboutir à des pertes plus importantes que les montants déjà inscrits dans ses états financiers. En outre, des facteurs spécifiques à une région ou à un pays dans lesquels le Groupe BNP Paribas opère pourraient rendre difficile l’exercice de son activité et conduire à des pertes d’exploitation ou des dépréciations d’actifs. Au 31 décembre 2021, le portefeuille de crédits du Groupe BNP Paribas était notamment composé de créances sur des emprunteurs situés en France à hauteur de 32 %, en Belgique et au Luxembourg à hauteur de 16 %, en Italie à hauteur de 9 %, dans les autres pays européens à hauteur de 19 %, en Amérique du Nord à hauteur de 13 %, incluant BancWest, en Asie à hauteur de 6 % et dans le reste du monde à hauteur de 5 %. Une dégradation des conditions économiques ou de l’environnement réglementaire de ces pays ou régions aurait des répercussions particulièrement significatives sur le Groupe BNP Paribas. A titre d’exemple, l’introduction par le gouvernement polonais, en juillet 2022, d’une loi permettant aux emprunteurs de prêts immobiliers, généralement à taux variable, de suspendre leurs remboursements pendant huit mois entre 2022 et 2024 a conduit le Groupe (opérant en Pologne par le biais de BNP Paribas Bank Polska) à enregistrer une provision de 204 millions d’euros. De plus, BNP Paribas – 7 février 2023 le Groupe BNP Paribas est exposé à des risques propres s’agissant des pays non-membres de l’OCDE, et qui sont sujets à des incertitudes telles que l’instabilité politique, l’imprévisibilité législative et fiscale, l’expropriation ainsi que d’autres risques moins présents dans des économies plus développées. Par ailleurs, le Groupe BNP Paribas est présent en Ukraine, pays envahi en février 2022, au travers de sa filiale UkrSibbank dont il détient 60 % du capital au côté de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (40 %). Au 31 décembre 2021, le total de bilan d’UkrSibbank représentait environ 0,08 % de celui du Groupe BNP Paribas. Les fonds propres totaux de la filiale représentaient en part du Groupe BNP Paribas environ 0,15 % des fonds propres consolidés. Au 31 décembre 2021, le Groupe BNP Paribas réalisait moins de 0,5 % de son résultat courant avant impôt en Ukraine (voir section 8.6 Informations sur les implantations et les activités relatives à l’exercice 2022 du chapitre 8 Informations générales). L’ensemble des expositions brutes bilan et hors bilan du Groupe BNP Paribas sur l’Ukraine (qui sont concentrées sur UkrSibbank) représentait moins de 0,09 % des expositions brutes du Groupe. Le contexte en Ukraine a profondément modifié les opérations encore conduites par les banques locales, qui sont depuis le 24 février 2022 centrées sur la fourniture de moyens de paiement et les services critiques pour l’économie dans le cadre de nouvelles réglementations mises en place par la banque centrale. Dans ce contexte, le Groupe BNP Paribas a estimé qu’au 31 mars 2022, il exerce une influence notable sur l’entité au sens des normes comptables en vigueur. En conséquence, en application des normes comptables en vigueur, le Groupe a enregistré au 31 mars 2022, une dépréciation de ses titres à hauteur de 90 %, d’un montant net de -159 millions d’euros, ainsi qu’une perte de 274 millions d’euros liés au recyclage de la réserve de conversion, comme indiqué dans la note 7.c des états financiers pour l’exercice clos au 31 décembre 2021.. Concernant la Russie, objet de sanctions économiques sévères imposées notamment par l’Union Européenne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, les expositions brutes bilan et hors bilan sur ce pays représentaient moins de 0,07 % des expositions brutes du Groupe BNP Paribas au 31 décembre 2021. Le montant des expositions résiduelles nettes, à la fois en Russie et en Ukraine, est plus limité compte tenu de la manière dont la banque opère dans ces deux marchés et dont elle sécurise ses activités, avec des garanties et des collatéraux. En outre, différents clients ou contreparties du Groupe BNP Paribas, notamment des institutions financières et des corporates, ont des activités dans ces pays, des expositions aux emprunteurs de ces pays ou des fournisseurs importants dans ces pays et pourraient voir leur situation financière affaiblie par le conflit et ses conséquences, notamment en raison de la cessation de leurs activités en Ukraine et/ou en Russie ou de la réduction ou cessation (spontanée ou contrainte) de leur approvisionnement en provenance de ces pays. Le Groupe suit attentivement l’évolution de la situation en liaison avec les autorités concernées et en particulier les réactions de la communauté internationale en matière de sanctions économiques. 6. Risques liés à la règlementation 6.1 Des mesures législatives et règlementaires adoptées ces dernières années, ainsi que des évolutions législatives et règlementaires en cours ou à venir, pourraient affecter de manière significative le Groupe BNP Paribas ainsi que l’environnement financier et économique dans lequel il opère. Des mesures législatives ou règlementaires sont entrées en vigueur ces dernières années notamment en France, en Europe et aux États-Unis, en vue d’introduire un certain nombre de changements, dont certains permanents, dans l’environnement financier. Ces mesures ont entraîné une mutation substantielle de l’environnement dans lequel le Groupe BNP Paribas et d’autres institutions financières évoluent. Parmi les mesures qui ont été adoptées figurent : • le renforcement des pouvoirs des autorités de supervision, tel que l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (« ACPR »), et la création de nouvelles autorités, notamment BNP Paribas – 7 février 2023 l’adoption en octobre 2013 du Mécanisme de Surveillance Unique (« MSU ») en application duquel le Groupe BNP Paribas est sous la supervision directe de la BCE ; • l’augmentation des ratios prudentiels de fonds propres, de solvabilité et de liquidité (en particulier pour les institutions financières d’importance systémique telles que le Groupe BNP Paribas) ainsi que la modification des règles de pondération du risque et des modalités de l’utilisation des modèles internes qui ont débouché ou pourraient déboucher sur une hausse des exigences en capital ; • des restrictions visant l’exercice par les banques commerciales de certaines activités considérées comme spéculatives qui sont interdites ou doivent être exercées au sein de filiales dédiées (en particulier les opérations pour compte propre) et sont soumises à des exigences prudentielles spécifiques et de financement autonome ; • l’interdiction ou des limitations de tarifs visant certains types de produits financiers ou d’activités ; • le renforcement des régimes de prévention et de résolution des crises, notamment la Directive sur le Redressement et la Résolution des Banques du 15 mai 2014 (« DRRB ») telle que modifiée de temps à autre, qui renforce les pouvoirs de prévention et de résolution des crises bancaires afin notamment que les pertes soient supportées en priorité par les créanciers et actionnaires des banques et afin de limiter à un minimum les coûts supportés par les contribuables ; • la mise en place, par la DRRB, de fonds nationaux de résolution ainsi que la création, par le Règlement du Parlement européen et du Conseil du 15 juillet 2014 (« le Règlement MRU »), tel que modifié de temps à autre, du Conseil de Résolution Unique (« CRU »), qui peut entamer une procédure de résolution à l’égard d’établissements bancaires tels que le Groupe BNP Paribas et du Fonds de Résolution Unique (« FRU »), dont le financement par le Groupe BNP Paribas (à hauteur de sa contribution annuelle) peut être significatif ; • la mise en place de systèmes nationaux de garantie des dépôts et un projet de système européen de garantie/assurance des dépôts qui couvrira progressivement tout ou partie des systèmes de garantie des dépôts nationaux participants ; • le renforcement des exigences de contrôle interne et de transparence quant à certaines activités ; • la mise en œuvre de tests de résistance règlementaires (y compris en matière climatique) qui pourrait conduire à l’application d’exigences supplémentaires en matière de capital règlementaire (voir partie Tests de résistance – risque de marché de la section 5.7 Risque de marché) ; • le renforcement des pouvoirs des autorités compétentes en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; notamment à travers la création d’une nouvelle autorité européenne de lutte contre le blanchiment de capitaux qui devrait être établie en 2023 en vue de débuter ses activités entre 2024 et 2026 ; • le renforcement des exigences en matière de règles de gouvernance et de bonne conduite et la limitation et l’imposition accrue des rémunérations de certains salariés au-delà de certains niveaux ; • l’introduction de nouvelles règles pour améliorer la transparence, l’efficience et l’intégrité des marchés financiers et notamment la régulation des transactions à haute fréquence, le renforcement des règles en matière d’abus de marché, la régulation plus stricte de certains types de produits financiers, telle que l’obligation de déclarer les produits dérivés et opérations de financement sur titres ou encore l’obligation soit de procéder à la compensation des opérations sur produits dérivés négociés de gré à gré, soit de limiter les risques y afférents (y compris à travers la constitution de garanties pour les produits dérivés non compensés par une contrepartie centrale) ; • la taxation des transactions financières ; BNP Paribas – 7 février 2023 • le renforcement des exigences en matière de protection des données personnelles et cybersécurité ; • le renforcement des exigences de divulgation d’informations, y compris à travers l’introduction de nouvelles exigences de publication d’informations sur (i) la manière dont les groupes bancaires fournissant des services de gestion de portefeuille comme le Groupe BNP Paribas intègrent les risques ou les incidences négatives en matière de durabilité, les objectifs d’investissement durable ou la promotion de caractéristiques environnementales ou sociales lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement, et (ii) la manière et la mesure dans laquelle les groupes bancaires financent ou développent eux-mêmes des activités économiques pouvant être considérées comme durables sur le plan environnemental au sens de la Taxonomie européenne ; et • le renforcement des exigences de transparence et de publication d’informations prudentielles sur la gestion des risques RSE, incluant les risques physiques et de transition liés au changement climatique et l’introduction de nouvelles exigences relatives à la prise en compte des risques climatiques dans les systèmes de mesure et de gestion des risques des groupes bancaires, y compris à travers la publication de propositions à l’attention des banques en matière de gestion et de publication des risques climatiques. Ces mesures peuvent avoir un impact financier défavorable significatif. À titre d’exemple, la mise en place de la contribution au Fonds de Résolution Unique s’est traduite par une charge supplémentaire très significative pour le Groupe BNP Paribas depuis sa mise en place (contribution au Fonds de Résolution Unique de 1 256 millions d’euros en 2022). Les mesures relatives au secteur bancaire pourraient être à nouveau modifiées, étendues ou renforcées. En outre, des mesures supplémentaires pourraient être adoptées dans d’autres domaines. Il est impossible de prévoir avec précision quelles mesures supplémentaires seront adoptées ou de déterminer quel en sera le contenu exact et, compte tenu de la complexité des sujets et de l’incertitude les entourant, de déterminer leur impact sur le Groupe BNP Paribas. L’effet de ces mesures, qu’elles soient déjà adoptées ou qu’elles soient adoptées ultérieurement, a été et pourrait continuer à être de nature, entre autres, à réduire la capacité du Groupe BNP Paribas à allouer et affecter ses ressources de capital et de financement, limiter sa capacité à diversifier les risques, réduire la disponibilité de certaines ressources de financement et de liquidité, augmenter le coût du financement, augmenter les coûts de mise en conformité de ses activités, augmenter le coût ou réduire la demande des produits et services offerts par le Groupe BNP Paribas, imposer au Groupe BNP Paribas de procéder à des réorganisations internes, des changements structurels ou à des cessions, affecter la capacité du Groupe BNP Paribas à exercer certaines activités, telles qu’actuellement exercées, ou à attirer ou à retenir des talents et, plus généralement, affecter sa compétitivité et sa rentabilité, ce qui pourrait avoir un effet défavorable sur ses activités, sa situation financière et ses résultats opérationnels. À titre d’exemple récent, la Commission européenne a présenté, le 27 octobre 2021 un paquet législatif visant à finaliser la mise en œuvre au sein de l’Union européenne de l’accord de Bâle 3 adopté par le Groupe des gouverneurs de banque centrale et des responsables du contrôle bancaire (GHOS) le 7 décembre 2017. Le 8 novembre 2022, le Conseil a arrêté sa position sur les propositions de la Commission et négocie actuellement avec le Parlement européen pour convenir de la version finale des textes. Dans l’analyse d’impact accompagnant le paquet législatif, la Commission européenne a estimé, sur la base d’une étude d’impact de l’Autorité bancaire européenne datant de décembre 2020 et d’estimations supplémentaires de la Commission européenne pour certains ajustements spécifiques à l’UE, que la mise en œuvre des normes définitives de Bâle 3 pourrait entraîner une augmentation moyenne des exigences minimales totales de fonds propres comprise entre 6,4 % et 8,4 %, après une mise en œuvre complète de la réforme. Sur la base de l’analyse d’impact actualisée de l’Autorité bancaire européenne tenant compte de l’effet combiné de la réforme et des conséquences potentielles de la crise sanitaire, la Commission européenne a décidé d’appliquer les nouvelles exigences de fonds propres aux banques BNP Paribas – 7 février 2023 européennes à compter du 1er janvier 2025, avec une période d’introduction progressive au cours de laquelle les exigences seront augmentées graduellement jusqu’en 2030 (et 2032 pour certaines exigences). Sur cette base, le Groupe a communiqué une augmentation potentielle de 8 % de ses risques pondérés à la date de première application annoncée au 1er janvier 2025, ce qui implique une augmentation potentielle de 8 % des exigences minimales totales de fonds propres, liée à la finalisation de Bâle 3 (plein). Cette estimation pourrait être ajustée en fonction de l’évolution du projet de texte, de l’évolution du Groupe et du contexte macroéconomique. Le Groupe BNP Paribas est en outre soumis à une règlementation importante et fluctuante dans les juridictions où elle exerce ses activités. Le Groupe BNP Paribas est exposé à des changements législatifs ou règlementaires dans l’ensemble des pays dans lesquels il exerce ses activités, concernant, entre autres : les politiques monétaires, de liquidité et de taux d’intérêt et autres politiques des banques centrales et des autorités de régulation ; l’évolution générale des politiques gouvernementales ou règlementaires susceptibles d’influer sensiblement sur les décisions des investisseurs en particulier sur les marchés où le Groupe BNP Paribas est présent ; l’évolution générale des exigences règlementaires applicables au secteur financier, notamment des règles prudentielles en matière de gouvernance, de rémunérations, d’adéquation des fonds propres et de liquidité, de restrictions des activités considérées comme spéculatives, et des cadres de redressement et de résolution ; l’évolution générale des règlementations applicables aux valeurs mobilières, ainsi que les règles relatives à l’information financière, à la divulgation d’informations et aux abus de marché ; les changements dans les règlementations de certains types de transactions et d’investissements, tels que les instruments dérivés et opérations de financement sur titres et les fonds monétaires ; les changements dans les règlementations des infrastructures de marché, telles que les plateformes de négociation, les contreparties centrales, les dépositaires centraux et les systèmes de règlement-livraison de titres ; l’évolution de la règlementation des services de paiement, du financement participatif (crowdfunding) et des fintechs ; l’évolution de la règlementation de protection des données et de cybersécurité ; l’évolution de la législation fiscale ou des modalités de sa mise en œuvre ; l’évolution des normes comptables ; l’évolution des règles et procédures relatives au contrôle interne, à la gestion des risques et à la conformité ; et l’expropriation, la nationalisation, le contrôle des prix, le contrôle des changes, la confiscation d’actifs et l’évolution de la législation relative aux investissements étrangers. Ces changements, dont l’ampleur et la portée sont largement imprévisibles, pourraient avoir des conséquences significatives pour le Groupe BNP Paribas et avoir un effet défavorable sur ses activités, sa situation financière et ses résultats opérationnels. Certaines réformes ne visant pas spécifiquement des institutions financières, telles que les mesures relatives au secteur des fonds d’investissement ou celles promouvant l’innovation technologique telles que l’ouverture de l’accès aux données (« open data »), pourraient faciliter l’entrée de nouveaux acteurs dans le secteur des services financiers ou affecter le modèle économique du Groupe BNP Paribas, sa compétitivité et sa rentabilité, ce qui pourrait avoir un effet défavorable sur sa situation financière et ses résultats opérationnels. 6.2 En cas de non-conformité avec les lois et règlements applicables, le Groupe BNP Paribas pourrait être exposé à des amendes significatives et d’autres sanctions administratives et pénales, et pourrait subir des pertes à la suite d’un contentieux privé, en lien ou non avec ces sanctions. Le Groupe BNP Paribas est exposé au risque de non-conformité, c’est-à-dire à l’incapacité à respecter intégralement la législation, la règlementation, les codes de bonne conduite, les normes professionnelles ou les recommandations applicables au secteur financier. L’adoption par différents pays d’exigences légales ou règlementaires, multiples et parfois divergentes et contradictoires, exacerbe ce risque. Outre le préjudice porté à sa réputation et l’éventuel déclenchement d’actions civiles (y compris les actions de groupe), le non-respect de ces textes exposerait le Groupe BNP Paribas à BNP Paribas – 7 février 2023 des contentieux et des amendes et frais significatifs (y compris des amendes et des frais qui excéderaient les montants provisionnés), à des avertissements des autorités, à des suspensions d’activité, voire dans des cas extrêmes, au retrait de l’agrément par les autorités. Ce risque est encore renforcé par l’accroissement constant du niveau de contrôle des institutions financières par les autorités compétentes ainsi que par les augmentations conséquentes des montants des amendes et peines applicables. En outre, les contentieux privés à l’encontre d’institutions financières ont augmenté de manière substantielle ces dernières années. Par conséquent, le Groupe BNP Paribas est exposé à un risque juridique significatif dans la conduite de ses opérations et le nombre de demandes de dommages- intérêts ainsi que les montants réclamés en cas de litiges, de procédures d’autorités de régulation ou autres contentieux menés contre des établissements financiers ont augmenté de façon importante ces dernières années et pourraient continuer à s’accroître. Dans ce contexte, le Groupe BNP Paribas peut constituer des provisions comme indiqué dans la note 4.p des états financiers pour l’exercice clos au 31 décembre 2022, « Provisions pour risques et charges ». À cet égard, le 30 juin 2014, le Groupe BNP Paribas a conclu une série d’accords avec – et a été soumis à des décisions prises par – des agences gouvernementales fédérales américaines et de l’État de New York ainsi que différentes autorités de supervision et ce, afin de mettre un terme aux enquêtes menées pour avoir enfreint des lois et règlementations des États-Unis relatives à des sanctions économiques. Les amendes et pénalités imposées au Groupe BNP Paribas dans le cadre de ce règlement global incluaient notamment le paiement d’une amende s’élevant au total à 8,97 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros) et la reconnaissance de responsabilité (guilty plea) de BNP Paribas SA, la société mère du Groupe BNP Paribas, pour avoir enfreint la loi pénale fédérale et la loi pénale de l’État de New York. À la suite de ces accords, le Groupe BNP Paribas continue de faire l’objet d’un contrôle accru par les autorités de tutelle (y compris par le biais de la présence au sein du Groupe BNP Paribas d’un consultant indépendant), qui surveillent le respect par le Groupe BNP Paribas des mesures correctives décidées en accord avec elles. Le Groupe BNP Paribas est actuellement impliqué dans plusieurs contentieux et enquêtes comme résumé dans la note 7.b des états financiers pour l’exercice clos au 31 décembre 2022, « Procédures judiciaires et d’arbitrage ». Le Groupe BNP Paribas pourrait à nouveau être impliqué dans de telles procédures à n’importe quel moment. Aucune garantie ne peut être donnée qu’une décision défavorable dans un ou plusieurs contentieux ou une ou plusieurs enquêtes n’aura pas un effet défavorable significatif sur les résultats opérationnels du Groupe BNP Paribas quelle que soit la période concernée. 6.3 Le Groupe BNP Paribas pourrait connaître une évolution défavorable menant à sa résolution : les détenteurs de titres BNP Paribas pourraient subir des pertes si BNP Paribas devait faire l’objet d’une procédure de résolution. La DRRB, le Règlement MRU, l’Ordonnance du 20 août 2015 et l’Ordonnance du 21 Décembre 2020, tels que modifiés de temps à autre, confèrent à l’ACPR ou au CRU le pouvoir d’entamer une procédure de résolution à l’égard d’établissements bancaires tels que le Groupe BNP Paribas, avec pour objectif d’assurer la continuité des fonctions critiques, d’éviter les risques de contagion, de recapitaliser ou de restaurer la viabilité de l’établissement. Ces pouvoirs doivent être mis en œuvre de manière que les pertes, sous réserve de certaines exceptions, soient supportées en priorité par les actionnaires, puis par les porteurs d’instruments de fonds propres additionnels de catégorie 1 et de catégorie 2 (tels que les obligations subordonnées), puis par les porteurs d’obligations senior non préférées et enfin par les porteurs d’obligations senior préférées conformément à l’ordre de priorité de leurs créances dans le cadre des procédures normales d’insolvabilité. À titre d’information, la composition des financements wholesale moyen long terme du Groupe BNP Paribas au 31 décembre 2022 était la suivante : dette hybride Tier 1 pour 12,5 milliards d’euros, dette subordonnée Tier 2 pour 22,4 milliards d’euros, dette senior non sécurisée non préférée pour 72,2 milliards d’euros, dette senior non sécurisée préférée pour 60,7 milliards d’euros et dette senior sécurisée pour 12,7 milliards d’euros. BNP Paribas – 7 février 2023 Les autorités de résolution disposent également de pouvoirs étendus pour mettre en œuvre les outils de résolution à l’égard des institutions et des groupes soumis à une procédure de résolution, ce qui peut notamment inclure la cession totale ou partielle des activités de l’établissement à un tiers ou à un établissement relais, la séparation des actifs de cet établissement, la substitution de l’institution en qualité de débiteur au titre d’instruments de dette, la dépréciation totale ou partielle d’instruments de fonds propres règlementaires, la dilution d’instruments de fonds propres règlementaires à travers l’émission de nouveaux titres de capital, la dépréciation totale ou partielle ou la conversion en titres de capital d’instruments de dette, la modification des conditions des instruments de dette (y compris la modification de l’échéance et/ou du montant des intérêts payables et/ou la suspension temporaire des paiements), la suspension de la cotation et de l’admission à la négociation d’instruments financiers, la révocation des dirigeants ou la nomination d’un administrateur spécial. Certains pouvoirs, en ce compris la dépréciation totale ou partielle d’instruments de fonds propres règlementaires, la dilution d’instruments de fonds propres règlementaires à travers l’émission de nouveaux titres de capital, la dépréciation totale ou partielle ou la conversion en titres de capital d’instruments de fonds propres additionnels de catégorie 1 et de catégorie 2 (tels que les obligations subordonnées), peuvent également être employés comme mesures préventives en dehors de toute procédure de résolution et/ou en vertu de la règlementation des aides d’États de la Commission européenne si l’institution nécessite un soutien public exceptionnel. La mise en œuvre de ces moyens et pouvoirs à l’égard du Groupe BNP Paribas pourrait donner lieu à des changements structurels significatifs du Groupe BNP Paribas (notamment des ventes d’actifs ou d’activités ou de la création d’établissements relais) et à une dépréciation totale ou partielle, une modification ou une variation des droits des actionnaires ou des créanciers. L’exercice de ces pouvoirs pourrait également, après le transfert de tout ou partie des activités ou la séparation des actifs du Groupe BNP Paribas, laisser les porteurs d’obligations (même en l’absence de toute dépréciation ou conversion) dans une situation de créanciers d’un établissement dont les activités ou les actifs restants seraient insuffisants pour honorer les créances détenues par tout ou partie de ses créanciers. 7. Risques liés à l’évolution du Groupe BNP Paribas dans son environnement 7.1 Si le Groupe BNP Paribas ne parvenait pas à réaliser ses objectifs stratégiques, ou si ses résultats ne suivaient pas les tendances prévues, le cours de ses instruments financiers pourrait en être défavorablement affecté. Le Groupe BNP Paribas a annoncé, lors de la publication de ses résultats annuels pour l’exercice clos au 31 décembre 2021, un plan stratégique pour la période 2022-2025 qui comporte différents objectifs financiers et opérationnels. Lors de la publication de ses résultats annuels pour l’exercice clos au 31 décembre 2022, le Groupe a revu à la hausse ses objectifs à horizon 2025. Les résultats réalisés du Groupe BNP Paribas sont susceptibles de différer significativement de ces tendances pour diverses raisons, y compris en cas de réalisation d’un ou de plusieurs des facteurs de risque décrits dans la présente section, en particulier du fait des évolutions macroéconomiques dont l’inflation et la montée des taux d’intérêt, l’invasion de l’Ukraine et les conséquences résiduelles de la crise sanitaire qui ont eu et pourraient continuer d’avoir des répercussions majeures sur les perspectives économiques et de générer des chocs majeurs sur les marchés financiers. Si le Groupe BNP Paribas n’évolue pas en ligne avec ces tendances, sa situation financière et la valeur de ses instruments financiers pourraient en être affectées, de même que ses coûts de financement. De plus, le Groupe mène une politique ambitieuse de responsabilité sociale et environnementale (RSE) et s’engage pour avoir un impact positif sur la société avec des réalisations concrètes. En 2021, BNP Paribas – 7 février 2023 BNP Paribas a renforcé son engagement en faveur d’une économie durable et de l’accélération des stratégies de décarbonation, avec la signature de la Net Zero Banking Alliance, de la Net Zero Asset Owner Alliance et de la Net Zero Asset Manager initiative. Le Groupe prend ainsi des positions fortes, en étant membre fondateur des Principes pour une Banque Responsable de l’ONU, qui l’engage à aligner sa stratégie sur l’Accord de Paris et sur les Objectifs de Développement Durable (ODD). Dans le cadre de son plan stratégique 2022-2025, il a pour objectif de mobiliser 350 milliards d’euros à travers les activités de crédits et d’émissions obligataires durables liées aux sujets environnementaux et sociaux (crédits aux entreprises, institutionnels et particuliers liés aux sujets environnementaux et sociaux et émissions obligataires durables annuelles) et 300 milliards d’euros d’investissements responsables et durables gérés en 2025 (Fonds ouverts de BNP Paribas Asset Management distribués en Europe, classés Article 8 et 9 au sens de la règlementation SFDR) De plus, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, le Groupe BNP Paribas avait pris dès 2019 de nouveaux engagements afin de réduire à zéro son exposition au charbon thermique à horizon 2030 dans les pays de l’OCDE, et à horizon 2040 pour le reste du monde. Fin 2022, le Groupe BNP Paribas a publié son premier rapport d’alignement pour le climat et ses objectifs de réduction de l’intensité d’émissions carbone d’ici 2025 et engage les mesures nécessaires à l’alignement de ses portefeuilles de crédits à ses engagements de neutralité carbone. Enfin, en janvier 2023, le Groupe a renforcé sa politique d’engagement dans la société et s’engage dans le cadre d’une approche globale aux côtés de ses clients dans la transition vers une économie durable et bas carbone. Fort des expertises développées au travers du Low Carbon Transition Group, le Groupe a annoncé de nouveaux objectifs matérialisant une accélération du financement de la production des énergies à bas carbone et une réduction du financement de la production des énergies fossiles à horizon 2030. Si le Groupe ne parvenait pas à atteindre ces objectifs, qui dépendent en partie d’éléments en dehors de son contrôle, sa réputation pourrait être affectée. 7.2 Le Groupe BNP Paribas pourrait connaître des difficultés relatives à l’intégration des activités issues des opérations d’acquisition ou de rapprochement et pourrait ne pas réaliser les bénéfices attendus de ces opérations. Le Groupe BNP Paribas procède régulièrement à des opérations d’acquisition de sociétés ou de rapprochement d’activités. Pour rappel, les dernières opérations significatives du Groupe BNP Paribas ont été l’intégration de la plateforme Prime Brokerage & Electronic Exécution de Deutsche Bank en 2019, l’acquisition de 100 % d’Exane, détenue jusque-là à 50 % par BNP Paribas, finalisée le 13 juillet 2021 et l’acquisition de 100 % de Floa, filiale de Casino et de Crédit Mutuel Alliance Fédérale (via la Banque Fédérative du Crédit Mutuel – BFCM) et l’un des leaders français des paiements innovants, finalisée le 1er février 2022. Les intégrations opérationnelles d’activités ont impliqué, en 2022, 188 millions d’euros de coûts de restructuration. Une intégration réussie ainsi que la réalisation de synergies nécessitent, entre autres, une coordination satisfaisante des efforts du développement de l’activité et du marketing, le maintien du personnel de direction clé, des politiques d’embauche et de formation efficaces ainsi que l’adaptation des systèmes d’information et des systèmes informatiques. Toute difficulté rencontrée au cours du processus de regroupement des activités est susceptible d’engendrer une augmentation des coûts d’intégration ainsi que des économies ou bénéfices plus faibles qu’anticipé. De ce fait, il ne peut y avoir de garantie quant à l’étendue des synergies réalisées ni quant à leur date de réalisation. De plus, le processus d’intégration des activités opérationnelles existantes du Groupe BNP Paribas avec les activités opérationnelles acquises pourrait perturber les activités d’une ou plusieurs de ses branches et détourner l’attention de la Direction sur d’autres aspects des activités opérationnelles du Groupe BNP Paribas, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur les activités et résultats du Groupe BNP Paribas. Par ailleurs, dans certains cas, des litiges relatifs aux opérations de croissance externe pourraient avoir un impact défavorable sur les processus d’intégration ou avoir d’autres conséquences défavorables, notamment sur le plan financier. BNP Paribas – 7 février 2023 Bien que le Groupe BNP Paribas procède généralement à une analyse approfondie des sociétés qu’elle envisage d’acquérir, il n’est souvent pas possible de conduire un examen exhaustif de celles-ci. Dans l’hypothèse où le Groupe BNP Paribas n’aurait pas pu mener un exercice de due diligence approfondi préalablement à une acquisition, il pourrait acquérir des actifs douteux ou problématiques, ou des activités qui pourraient ne pas être rentables ou présenter certains risques potentiels qui ne se matérialisent qu’après l’acquisition. L’acquisition d’une activité non rentable ou d’une activité présentant des risques matérialisés peut présenter un impact négatif important sur la rentabilité globale du Groupe BNP Paribas et augmenter son passif. 7.3 L’environnement du Groupe BNP Paribas pourrait évoluer du fait d’une intensification de la concurrence, par des acteurs bancaires et non bancaires, ce qui pourrait peser sur les revenus et la rentabilité du Groupe. Le Groupe BNP Paribas est confronté à une vive concurrence, que ce soit en France ou dans d’autres parties du monde où il est présent, notamment l’Europe et les États-Unis, et cette concurrence pourrait s’intensifier du fait du mouvement de concentration dans le secteur des services financiers, du fait de l’entrée de nouveaux acteurs dans le domaine des services de paiements et de financement ou du développement des plateformes de financement participatif (crowdfunding) ainsi que de l’évolution permanente des habitudes de consommation en matière bancaire. À titre d’illustration, le Groupe BNP Paribas a engagé des initiatives dans ce domaine avec le lancement de Hello bank! ou l’acquisition de Nickel ou celle encore de Floa mais de nouveaux concurrents, soumis à une règlementation plus souple ou à des exigences moins fortes en matière de ratios prudentiels (fonds de dette, shadow banks) ou bénéficiant d’économies d’échelle, de synergies de données, d’innovations technologiques (opérateurs internet et mobiles, plateformes numériques, fintechs) ou d’un libre accès aux données financières des clients pourraient être plus compétitifs en proposant des prix plus bas et des services plus innovants répondant aux besoins nouveaux des consommateurs. Des technologies nouvelles, facilitant ou transformant les processus de transactions et les systèmes de paiement, telles que par exemple les technologies blockchain et les services qui y sont liés, ou susceptibles d’impacter significativement les mécanismes fondamentaux du système bancaire actuel, telles que par exemple les monnaies digitales des banques centrales, se sont développées ces dernières années ou pourraient connaître un essor dans un avenir proche. S’il est difficile de prévoir les effets de ces évolutions ainsi que la règlementation qui leur est applicable, l’usage de telles technologies pourrait néanmoins réduire les parts de marché des banques, et notamment du Groupe BNP Paribas, capter des investissements qui auraient pu être réalisés dans des technologies utilisées par des institutions financières plus établies, comme le Groupe BNP Paribas ou, plus largement, faire émerger un système monétaire différent dans lequel l’intérêt de recourir aux institutions financières établies, telles que le Groupe BNP Paribas, serait affecté. Si de telles évolutions continuaient à prendre de l’ampleur, en particulier grâce au soutien des gouvernements et des banques centrales, si le Groupe BNP Paribas ne parvenait pas à préserver sa compétitivité en France ou sur ses autres grands marchés en proposant une palette de produits et de services plus innovante, attractive et rentable que celle offerte par les concurrents actuels ou les nouveaux entrants ou si certaines de ces activités venaient à être exercées par d’autres institutions que les banques, il pourrait perdre des parts de marché dans certains métiers importants, ou subir des pertes dans toutes ou certaines de ses activités. Il est également possible que l’application d’exigences renforcées (notamment en matière de capital règlementaire et de limitations d’activité) aux établissements financiers de taille significative ou d’importance systémique, auxquelles les nouveaux acteurs peuvent ne pas être soumis, engendre des distorsions de concurrence préjudiciables aux intérêts des plus grandes institutions du secteur privé, telles que le Groupe BNP Paribas. 7.4 Le Groupe BNP Paribas pourrait voir son activité perturbée et connaître des pertes en raison des risques liés aux questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), notamment au changement climatique, tels que des risques de transition, des risques physiques ou des risques de responsabilité. BNP Paribas – 7 février 2023 Le Groupe BNP Paribas est exposé aux risques liés au changement climatique, directement sur ses propres opérations ou indirectement via ses activités de financement et d’investissement. Il existe deux principaux types de risques liés au changement climatique : (i) les risques de transition, qui résultent d’une modification du comportement des agents économiques et financiers en réponse à la mise en place de politiques énergétiques ou de changements technologiques en vue d’une transition vers une économie bas-carbone ; et (ii) les risques physiques, conséquence de l’impact direct du changement climatique sur les personnes et les biens via des épisodes météorologiques extrêmes ou bien des risques de long terme tels que la montée des eaux ou l’augmentation des températures. Le risque physique peut se propager tout au long de la chaîne de valeur des entreprises clientes du Groupe BNP Paribas, ce qui peut conduire à un défaut de paiement et donc générer des pertes financières, tandis que le processus de réduction des émissions est susceptible d'avoir un impact significatif sur tous les secteurs de l'économie en affectant la valeur des actifs financiers et la rentabilité des entreprises. De plus, des risques de responsabilité peuvent découler de ces deux catégories de risque. Ils correspondent à la compensation financière qui peut être demandée par des particuliers, des entreprises, des gouvernements ou des organisations non gouvernementales (ONG) qui peuvent être affectés par des événements, des activités ou des effets liés au changement climatique et qui chercheraient à tenir les acteurs du secteur financier responsables du financement, de la facilitation ou de toute autre contribution à ces événements, activités ou effets. Ces dernières années, l'activisme des actionnaires, des fonds activistes, des ONG et autres, notamment en matière d’ESG, a été dirigé contre de nombreuses sociétés publiques. Ces initiatives visent notamment à exiger des entreprises qu'elles divulguent des informations importantes sur leurs actions et engagements liés à l'ESG et, dans certains cas, à les obliger à procéder à des réorientations stratégiques et commerciales. D'autre part, dans certaines juridictions, les opérateurs économiques peuvent également être confrontés à des actions en justice de la part de particuliers, d'entreprises, de gouvernements ou d’ONG, de groupes ou de personnes. Ainsi, le Groupe BNP Paribas a été mis en demeure par trois ONG, le 26 octobre 2022, de respecter le devoir de vigilance imposé par le Code de commerce français ; le Groupe leur a répondu par une lettre en date du 24 janvier 2023. Les ONG pourraient néanmoins décider d’intenter une action en justice contre le Groupe. Les initiatives et cadres politiques et réglementaires, y compris aux niveaux français, de l'Union européenne et international, concernant le changement climatique et la durabilité, ainsi que les engagements volontaires et conjoints par le biais d'alliances industrielles, créent des risques juridiques, réglementaires et de réputation croissants. Le cadre réglementaire ESG est en constante mutation, évolue et continue d’évoluer. Il comporte, entre autres, des exigences en termes de divulgation d’informations et de prise en compte des risques climatiques dans les systèmes de mesures et de gestion des risques, ainsi qu’un devoir général de vigilance (voir section 6.1 Des mesures législatives et règlementaires adoptées ces dernières années, ainsi que des évolutions législatives et règlementaires en cours ou à venir, pourraient affecter de manière significative le Groupe BNP Paribas ainsi que l’environnement financier et économique dans lequel il opère). Ces initiatives et cadres se chevauchent à certains égards et ne sont pas toujours cohérents dans leurs objectifs, ce qui entraîne une complexité réglementaire et, dans certains cas, un manque de clarté et des difficultés d'interprétation. La non-conformité des activités et de la communication du Groupe avec ces exigences réglementaires ainsi que toute autre réglementation concernant la transition vers une économie à plus faible émission de carbone, le changement climatique, la durabilité ou les investissements liés à l'énergie, pourraient avoir un impact négatif sur ses activités, la valeur de ses investissements et sa réputation. BNP Paribas intègre progressivement l’évaluation de ces risques dans son dispositif de gestion des risques. Le Groupe suit ces risques dans le cadre de la conduite de son activité, dans celle de ses BNP Paribas – 7 février 2023 contreparties ou dans ses investissements pour compte propre ou pour compte de tiers. À ce titre, les politiques spécifiques de crédit et la Politique Générale de Crédit ont été enrichies depuis 2012 et 2014 respectivement avec l’ajout de clauses relatives à la responsabilité sociale et environnementale. De plus, le développement d’exigences réglementaires en la matière pourraient conduire à un accroissement des litiges subis par les institutions financières en lien avec le changement climatique et d'autres thématiques qui y sont relatives. Le Groupe pourrait ainsi être tenu responsable de défaillances dans l'exécution des transactions, telles qu'une appréciation inadéquate des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance de certains produits financiers. De plus, des politiques sectorielles et d’exclusion de financement de certains secteurs Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) ont aussi été mises en place et le Groupe BNP Paribas devra adapter ses activités et la sélection de ses contreparties de manière appropriée afin d'atteindre ses objectifs stratégiques (voir section 7.1 Si le Groupe BNP Paribas ne parvenait pas à réaliser ses objectifs stratégiques, ou si ses résultats ne suivaient pas les tendances prévues, le cours de ses instruments financiers pourrait en être défavorablement affecté). En dépit des actions menées par le Groupe BNP Paribas pour suivre les risques et lutter contre le changement climatique, les risques physiques, de transition ou de responsabilité liés à celui-ci, ou tout retard ou échec dans l'élaboration de leur mise en œuvre, pourraient avoir un impact négatif important sur les activités du Groupe, sa situation financière, et sa réputation. 7.5 L’évolution de certaines participations dans les établissements de crédit ou financiers pourrait peser sur la situation financière du Groupe BNP Paribas. Certaines catégories d’actifs peuvent être assorties d’une pondération de risque élevée de 250 %. Ils incluent : les établissements de crédit ou financiers consolidés par mise en équivalence dans le périmètre prudentiel, à l’exception des entités d’assurance ; les participations financières significatives, dans les établissements de crédit ou financiers détenus à plus de 10 % ; les actifs d’impôts différés dépendant de bénéfices futurs et résultants de différences temporelles. Au 31 décembre 2022, les actifs pondérés assortis d’une pondération de risque élevée de 250 % s’élèvent à 20 milliards d’euros, soit 3 % du total des actifs pondérés pour le Groupe BNP Paribas. Si le Groupe BNP Paribas augmente le montant des actifs assortis d’une pondération de risque élevé (soit en augmentant la proportion de ces actifs assortis d’une pondération de risque élevé dans son portefeuille global d’actifs, soit en raison d’une augmentation de la pondération règlementaire des risques applicable à ces actifs), ses ratios d’adéquation des fonds propres pourraient être abaissés. |